Médicaments : les bons usages

D’après un article du journal La Croix publié en juin 2023, la France serait le 7ème consommateur mondial de médicaments, avec un total de dépenses annuelles estimé à 447 € par habitant. Si l’accès aux médicaments est une réelle chance dont certaines populations sont encore aujourd’hui privées, la consommation d’un traitement médical doit toutefois être raisonnée et se limiter à un certain cadre. 

Pour protéger votre santé, celles des autres et la planète, découvrez tous les bons usages d’un médicament.

 

Les bons usages des médicaments pour sa santé

Attention à l’automédication

Les médicaments contiennent des substances qui, mal utilisées, peuvent être toxiques pour votre organisme. L’automédication, c’est-à-dire la prise d’un médicament sans avis médical préalable ou la consommation d’un ancien traitement présent dans votre armoire à pharmacie, comporte des risques. Chaque traitement est prescrit pour une personne, dans un cas particulier. En vous auto-médicamentant, le traitement ne sera ainsi peut-être pas ou plus adapté à votre pathologie. De plus, cette pratique expose à de possibles erreurs de diagnostic, ainsi qu’à un danger de réaction allergique. 

 

Les règles de consommation d’un médicament

Pour prendre un médicament prescrit par votre médecin, quelques règles sont à suivre : 

• respectez la durée du traitement, surtout lors d’une prise d’antibiotiques ; 
• respectez la posologie, et ne prenez pas de double dose en cas d’oubli ; 
• mentionnez toujours vos autres traitements en cours à votre médecin ou à votre pharmacien pour éviter les risques d’interactions de molécule ; 
• lisez la notice de votre médicament et conservez-la ;
• surveillez l’apparition d’éventuels effets secondaires.

 

Trier ses médicaments

Pour éviter tout risque d’intoxication, d’accident domestique, d’allergie ou de confusion, bien ranger ses médicaments est essentiel. Pour organiser votre armoire à pharmacie, veillez à : 

• la placer hors de la portée des enfants, en hauteur et si possible dans un meuble fermé à clé ; 
• toujours conserver les médicaments dans leurs emballages d’origine ;
• écrire le prénom du membre de votre famille à qui est destiné le médicament, la posologie et la durée du traitement ; 
• écrire la date d’ouverture sur les médicaments utilisés par tout le foyer tels que les sirops ; 
• trier régulièrement vos médicaments pour retirer les anciens traitements et les médicaments périmés. 

 

Pénuries de médicaments

De nombreuses pénuries

Alors que 700 traitements étaient déclarés en tension ou en rupture en 2018, un rapport sénatorial sur les pénuries de médicaments en dénombre aujourd’hui 3700. Toutes les typologies de médicaments sont concernées, telles que des anticancéreux, des antibiotiques, des hormones de croissance, de l’insuline ou du paracétamol.

Des médicaments détournés de leur usage

Récemment, des influenceurs prônaient l’utilisation de capteurs de diabète, dans l’objectif de maigrir, alors que de nombreux patients n’ont pas accès à ce dispositif qui leur est vital pour cause de rupture de stock. De même, selon l’Assurance Maladie, 1,3 % des personnes remboursées pour l’achat d’Ozempic l’utiliseraient comme coupe-faim. Cet anti-diabétique, souvent sujet aux pénuries, diminue l’appétit et augmente la sensation de satiété, favorisant ainsi, non sans risques, la perte de poids à court terme. 

Les conséquences des médicaments sur l’environnement

La fabrication et le conditionnement des médicaments

Le secteur du médicament est une industrie très polluante : en avril 2023, les émissions en carbone étaient estimées à 49 millions de tonnes équivalents CO2 par l’organisation The Shift Project. Si leur fabrication est très gourmande en énergie, leur conditionnement est également responsable de cette lourde empreinte écologique : les médicaments sont en outre l’un des seuls produits où le plastique est encore omniprésent. 

 

Les conséquences des substances des médicaments sur l’environnement

Saviez-vous que les médicaments que nous ingérons, puis évacuons, se retrouvent dans l’environnement ? En effet, les stations d’épuration classiques ne sont pas en capacité d’éliminer les substances pharmaceutiques dans leur intégralité : des résidus de molécules médicamenteuses se retrouvent ainsi dans les eaux, au contact de la faune, ainsi que dans les nappes phréatiques. 

D’après une étude de la Revue médicale suisse, de nombreux médicaments tels que le paracétamol,  la carbamazépine, le diclofénac, l’irbésartan et le naproxène, auraient des effets génotoxiques, ou mutagènes, pouvant provoquer des dommages sur l’ADN et des modifications génétiques chez  les populations de mollusques. 

Plus encore, selon ce rapport, la pilule contraceptive aurait des conséquences importantes sur les poissons mâles : 20 % d’entre eux développeraient des caractéristiques féminines, tels que des ovaires, lors d’une exposition. 

Quels efforts collectifs pour un bon usage ?

Face à la toxicité des molécules médicamenteuses, les bons usages demandent également des efforts collectifs quant au recyclage de ces traitements. 

Une fois vos anciens traitements retirés de votre armoire à médicament, ne les jetez pas : il est nécessaire de les rapporter en pharmacie. Toutes les officines ont pour obligation de récupérer les Médicaments Non Utilisés (MNU). En effet, les médicaments et leurs substances ne sont pas recyclables et nécessitent une gestion particulière. 

Contrairement à certaines croyances, les MNU rapportés en pharmacie ne sont pas distribués à de nouveaux patients, exportés dans d’autres pays ou utilisés pour en fabriquer de nouveaux. Les médicaments récupérés par les pharmacies sont ensuite récoltés par des organismes habilités pour leur traitement et incinérés dans le respect des normes écologiques en vigueur. 

Pour vous prémunir de tous les risques liés à la prise de médicament, ne pas amplifier le phénomène de pénurie et agir en totale éco-responsabilité, la prise de médicament est indissociable de quelques règles de bon usage. Pour mieux protéger votre santé et celle de vos proches, ayez le réflexe Esprit’Santé Particuliers et bénéficiez de bons remboursements pour vos médicaments. Pensez aussi à choisir une bonne mutuelle.