En ce moment, ce n’est pas la grande forme ? Burn-out ou légère déprime ? Comment faire la différence et reconnaître les signes qui ne trompent pas ? Des premiers symptômes aux moyens d’y faire face, on fait le point.

Qu’est-ce que le burn-out ?

On entend souvent ce terme, mais on ne sait pas toujours ce qu’il signifie. Mettons les choses au clair.

Un burn-out est un état d’épuisement intense mental et émotionnel. Il peut avoir d’importantes répercussions sur la vie quotidienne et sur votre état physique (troubles du sommeil, irritabilité, étourderies, etc.).

On l’utilise d’ailleurs souvent pour désigner un épuisement et une fatigue liés à l’univers professionnel. Il touche pourtant toute la population et donc aussi bien les actifs que les femmes au foyer, les enfants ou encore les aidants. On parle alors de burn-out parental, professionnel, scolaire, etc.

En ce qui concerne les causes, on observe quasi systématiquement l’association d’un déséquilibre et d’une difficulté à y faire face. Pour simplifier, le déséquilibre correspond à un changement dans le quotidien (surcharge de travail, perte d’un proche, mauvais comportement d’un enfant, échec scolaire, etc.). L’épuisement et le chagrin qu’il entraîne doivent être passagers. Le burn-out, lui, s’installe parce que les états de fatigue ou de désespoir sont trop difficiles à gérer. C’est d’autant plus difficile si les coups durs s’enchaînent.

 

Petit lexique

  • Déprime : la personne se sent découragée et triste. Cet état est passager.
  • Dépression : la déprime s’installe, laissant place à la dépression. La personne est consciente de son état, mais peine à reprendre le dessus. Elle n’est plus capable de faire le moindre effort.
  • Burn-out : les symptômes sont opposés à ceux de la dépression. La personne est dans le déni et ne reconnaît pas sa souffrance. Elle tente par tous les moyens d’en faire plus pour compenser son sentiment d’impuissance et ne fait que s’épuiser davantage.

 

Comment repérer le burn-out ?

Ce qui distingue le burn-out d’une fatigue passagère, c’est son évolution en plusieurs phases. Il a en effet tendance à s’aggraver progressivement et à s’installer ensuite durablement, modifiant au passage les humeurs, les capacités de la personne et son enthousiasme.

  1. La première phase, ou première étape, de cet état se manifeste par une difficulté à penser à autre chose qu’à sa ou ses préoccupations du moment. La personne commence à ressentir de l’anxiété à propos de sa famille, de son travail, etc. Elle arrive cependant à fonctionner normalement au quotidien et à gérer ses émotions. Elle dort relativement bien.
  1. Lors de la deuxième phase, la personne concernée commence à montrer quelques symptômes plus profonds du burn-out. Elle ne parvient plus à relativiser à propos de ses préoccupations, commet des étourderies, maîtrise moins ses émotions (phase d’euphorie suivie d’irritabilité, par exemple) et son anxiété se remarque (crampes, maux divers, tensions, etc.). Elle dort moins et d’un sommeil moins récupérateur.
  1. En phase trois, la situation se dégrade davantage. L’épuisement s’installant de plus en plus, les symptômes ne font que s’aggraver. La personne souffrant de burn-out en vient alors à oublier de plus en plus de choses, elle a beaucoup de mal à s’organiser, elle ressent des émotions négatives (sentiment d’inefficacité, autocritique constante, etc.). Sa personnalité change et devient plus variable. Un cynisme apparaît et ses relations se dégradent aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Son sommeil et son appétit sont également perturbés et des maux divers apparaissent.
  1. Dans la dernière phase, le burn-out est à son apogée et il est urgent d’intervenir. La personne se sent incompétente dans son travail, mais aussi dans sa vie personnelle, elle n’a plus confiance en elle et doute de tout. Des troubles de la mémoire sont également courants ainsi qu’une perte de repères. Le cynisme laisse désormais place à de la froideur, entraînant généralement un retrait social. De nombreux maux physiques poursuivent leur ascension : troubles hormonaux, déficit immunitaire, etc.

Le burn-out entraîne souvent l’apparition ou l’aggravation d’addictions. Il s’agit le plus souvent de dépendance à des médicaments, à des jeux d’argent, au sport, à l’alcool ou au tabac. Il est alors nécessaire de s’entourer de professionnels de la santé pour briser ce cycle (médecins traitants, psychiatres ou psychologues).

 

Comment éviter de laisser le burn-out s’installer ?

Pour ne pas tomber dans le burn-out, il vous faut agir dès les premiers symptômes de fatigue et de préoccupation accrue. Aménagez votre emploi du temps en prévoyant du temps de repos ou des vacances. Se reposer et penser à autre chose est primordial. Utilisez votre temps personnel pour renouer avec vos passions et échanger avec votre famille et vos amis via Skype ou Zoom. Vous pouvez alors vous confier et partager avec eux vos difficultés.

Ne vous laissez pas non plus déborder. Pensez également à vous fixer des objectifs atteignables au travail ou dans votre vie personnelle. Vous pouvez pour cela déléguer ce qui peut l’être ou demander à votre équipe ou votre famille de vous aider.

 

Comment sortir du burn-out et vers qui se tourner ?

Reconnaître que ça va mal

Pour réussir à reprendre le dessus et sortir de cet état d’épuisement, il est indispensable de prendre le temps et de se faire aider par des professionnels spécialisés. La première étape consiste alors à accepter de recevoir de l’aide. Des associations et des plateformes d’écoute téléphonique permettent justement de parvenir à franchir cette phase d’acceptation, comme le réseau Burn Out ou les BURN’ettes. Il existe aussi des applis pour mesurer ses émotions comme Dr Mood (qui existe également en version parentale).

Agir

Afin de faire diminuer votre stress et vos angoisses, il est important que vous trouviez du temps pour vous, afin de vous apaiser. Posez quelques jours de congé, reprenez une activité ou une passion, etc. Cela vous permettra de sortir de ce cercle infernal de l’épuisement. Le recours à une psychothérapie est également une bonne idée. Vous pourrez ainsi évacuer les émotions négatives et les souffrances mentales qui vous suivent depuis des semaines ou des mois. Le professionnel qui vous accompagne vous encouragera aussi à mieux définir vos priorités de vie et à travailler sur vos relations sociales et vos futures décisions.

Prenez enfin le temps de retrouver une bonne hygiène de vie. Cela passe par l’alimentation, mais aussi par la reprise d’une activité physique par exemple. Avec le stress et les angoisses, on peut être tenté de manger sucré et/ou gras. Vous pouvez vous faire plaisir de temps en temps, mais il faut veiller à conserver une alimentation équilibrée. Ainsi, le corps retrouve sa forme et récupère de l’énergie. Même chose pour l’activité physique. Gardez une pratique sportive : c’est un excellent moyen d’évacuer les tensions et de fatiguer le corps pour ensuite retrouver un sommeil récupérateur.

Selon la cause de votre burn-out, choisissez enfin le bon interlocuteur :

  • En milieu professionnel, confiez-vous à votre médecin du travail. Il est également possible de parler à votre manager ou à un collègue. Vous pourrez trouver des solutions pour vous soulager lors de missions difficiles et stressantes.
  • Si le burn-out est lié à la vie familiale, une consultation chez un psychologue est une voie à privilégier. Des consultations en famille peuvent même être organisées. Vous pouvez également vous confier à un proche.
  • Si vous êtes proche aidant, rapprochez-vous d’associations d’aide aux aidants comme l’Association Française des Aidants ou Agevillage. Vous pourrez ainsi profiter de conseils et d’un accompagnement pour vous soulager dans certains actes.
  • Si votre burn-out est lié à un événement dramatique (décès, maladie, agression), là encore, la consultation d’un thérapeute est conseillée.

Besoin d’écoute ?

Si vous vous sentez déprimé, anxieux ou si vous avez besoin de vous confier, Mieux-Être a mis en place un service d’assistance et d’écoute. Vos interlocuteurs sont disponibles pour vous conseiller et vous accompagner dans vos démarches, qu’elles soient médicales, juridiques, administratives, etc.

Le burn-out n’est pas une fatalité. Mais bien plus fréquent qu’on ne le croit, il nécessite une bonne prise en charge et un accompagnement de qualité. Vous confier et en parler est la première étape. Celle qui vous permettra enfin de retrouver votre forme et votre bonne humeur.

 

Sources :