Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde. Alors, on prend son calendrier, et on note, juste après la journée mondiale sans paille (si, on vous assure), la journée mondiale du cancer, qui a lieu le 4 février. C’est l’occasion de s’informer et d’en apprendre plus sur cette maladie et ses diverses formes. Parce que savoir c’est aussi pouvoir détecter, pouvoir guérir, et encore mieux, pouvoir prévenir. Un sujet qui prend toute son importance durant cette période de crise sanitaire, où les rendez-vous de dépistage ou de surveillance peuvent être oubliés.
Le cancer en France et dans le monde : état des lieux
Le cancer est une maladie qui affecte aussi bien les femmes que les hommes, les enfants que les adultes. C’est la deuxième cause de mortalité dans le monde avec 9,6 millions de décès chaque année, dont environ 150 000 en France (plus du double par rapport au nombre de décès dû à la Covid-19 !).
Le taux d’incidence du cancer en France est malheureusement en augmentation. Chez l’homme (plus de 200 000 nouveaux cas par an), le cancer le plus fréquent est celui de la prostate, suivi du cancer du poumon et du cancer colorectal. Chez la femme (environ 175 000 nouveaux cas par an), le plus fréquent est le cancer du sein, suivi du cancer colorectal et du cancer du poumon. Alors, est-ce une fatalité ? Non, car au moins un tiers des cas seraient évitables !
Un cancer, c’est une tumeur, c’est-à-dire la multiplication incontrôlée de cellules devenues anormales quelque part dans le corps. C’est le cas pour tous les cancers à part la leucémie. Il en existe de plusieurs sortes : le carcinome (comme le cancer du sein ou du poumon), le sarcome (tumeur maligne des os, ou des tissus mous), les lymphomes et myélomes (qui s’attaquent aux cellules immunitaires), la leucémie (qui touche les globules blancs et la moelle épinière), et les tumeurs du cerveau. Plus d’infos auprès de l’ARC.
Pourquoi un cancer se développe-t-il ?
Ce sont souvent plusieurs facteurs combinés qui vont mener à l’apparition d’un cancer. Sur certains, on ne peut pas agir : c’est le patrimoine héréditaire qui prédispose à un type de cancer, certaines mutations génétiques, l’âge qui voit se multiplier les « erreurs » lors de la réplication des cellules, et enfin l’état du système immunitaire, comme pour les personnes malades du SIDA qui voient leur immunité très affaiblie. D’autres facteurs sont appelés « environnementaux » et c’est là que nous pouvons agir en mettant toutes les chances de notre côté !
Prévenir le cancer, oui, mais comment ?
Arrêter de fumer !
Le tabac est responsable de 22 % des décès liés au cancer. Voilà une bonne raison d’arrêter de fumer. Comment ? Plusieurs méthodes s’offrent à vous, que vous pouvez combiner :
- Un sevrage à l’aide de patchs à la nicotine. Pour cette méthode, prendre rendez-vous avec un médecin qui vous prescrira une ordonnance.
- Une thérapie comportementale et cognitive avec l’aide d’un tabacologue pour modifier vos comportements.
- Une médecine douce comme l’hypnose ou la sophrologie. Avec Médoucine, vous pouvez prendre rendez-vous avec un praticien près de chez vous 7j/7.
Tabac info service, l’appli de l’Assurance Maladie, peut aussi vous aider. Elle est gratuite et vous offre un suivi personnalisé, des contacts avec un tabacologue et plein d’outils pour se motiver, comme la comptabilisation journalière de l’argent épargné et des bénéfices santé !
Réduire l’alcool
Toutes les boissons alcoolisées, même à des doses modérées, augmentent le risque d’au moins 6 types de cancers, dont celui du foie, de la bouche, du sein et de l’estomac. Concernant le cancer du sein, le risque augmente dès que la consommation d’alcool dépasse un verre par jour. Pour celui du foie, c’est à partir de 4 verres par jour.
Pour commencer, il est donc important de contrôler sa consommation d’alcool (en doses) journalière ou hebdomadaire afin de pouvoir la diminuer. Un outil comme Alcoometre vous aide à connaître votre consommation. Ensuite, limitez l’alcool aux occasions spéciales (fêtes de fin d’année, etc.) et évitez la consommation quotidienne. Si cela est difficile, consulter un addictologue peut s’avérer utile.
Adopter une meilleure hygiène de vie
Le surpoids joue un rôle défavorable en augmentant les risques de contracter au moins 12 types de cancer. Manger équilibré est la seule solution. Il faut éviter les excès de viande rouge, de graisses brûlées, de sucre qui nourrit les cellules cancéreuses, et bouger votre corps en pratiquant une activité physique régulière, le plus possible en plein air.
Durant l’épidémie de Covid, faire du sport peut être compliqué (limitation des déplacements, salles fermées). Cependant, il est possible de pratiquer une activité physique chez soi, grâce à des exercices sportifs. Des applications comme 30 Jours Fitness Challenge ou Fitness & Musculation peuvent vous motiver avec des exercices appropriés. Si vous souffrez d’obésité, sachez qu’il est possible d’obtenir une ordonnance médicale. La maladie fait partie des ALD (affections longue durée) autorisées qui donnent le droit exceptionnellement de pratiquer le sport dans une salle.
On se protège des virus
L’hépatite B peut être à l’origine d’un cancer du foie, mais il existe heureusement un vaccin pour s’en prémunir. Le papillomavirus (HPV), lui, sexuellement transmissible, peut entraîner un cancer du col de l’utérus, d’où l’intérêt de pratiquer un frottis tous les ans, puis tous les 3 ans si rien n’est signalé, et de faire vacciner les jeunes filles avant les premiers rapports sexuels.
On évite l’exposition à certains éléments
Attention à l’exposition professionnelle aux produits chimiques et aux rayonnements X et gamma. On évite donc le plomb, l’amiante, la silice ou encore le nickel.
On protège la peau du soleil : crème solaire obligatoire pour faire barrière contre les rayons UV, qui entraînent des cancers de la peau. On recommande un indice FPS 30 minimum et écran total pour les peaux claires, fragiles et réactives, ainsi que pour les enfants.
Avoir un cancer bouleverse une vie. Prendre soin de soi est alors encore plus important. Pratiquer un sport est recommandé pendant la maladie. En plus de réduire la fatigue, l’activité physique diminue les effets secondaires du traitement. L’apparence physique peut aussi jouer sur le moral. Sensibilisées à cette thématique, de nombreuses agences de conseil en image proposent des relookings adaptés. Si le traitement vous a fait perdre vos cheveux et que vous souhaitez une perruque, sachez que cet équipement est remboursé par la Sécu jusqu’à 350 euros.
Faire un dépistage régulier pour se protéger
Comme on ne peut pas contrôler et supprimer tous les risques, il est important de se faire dépister régulièrement. L’Inca l’a bien compris, en donnant son aval à l’application Mon dépistage : cancer, qui permet d’évaluer les risques et de suivre ses dépistages.
Vous êtes une femme
- Entre 25 et 65 ans, votre gynécologue vous proposera un frottis tous les ans, puis tous les 3 ans, pour détecter d’éventuelles lésions précancéreuses du col de l’utérus. Les jeunes filles peuvent se faire vacciner. Depuis janvier 2021, les jeunes garçons de 11 à 14 ans le peuvent aussi (le HPV étant sexuellement transmissible).
- Entre 50 et 74 ans, une mammographie vous est proposée tous les deux ans, généralement par courrier. Si vous êtes plus jeune, mais à risque de cancer du sein, vous pouvez y avoir droit. Discutez-en avec votre gynécologue.
Vous êtes un homme
- Chez les jeunes, la palpation régulière des bourses sous la douche peut aider au dépistage du cancer des testicules en identifiant une éventuelle grosseur.
- Chez les plus de 50 ans, pour les fumeurs ou les buveurs d’alcool, une visite chez l’ORL pour un examen de la bouche et de la gorge est conseillée.
- À partir de 55 ans, bien qu’il n’existe pas de dépistage organisé pour le cancer de la prostate, à l’image de celui pour le sein par exemple, il est recommandé de se faire dépister en cas d’antécédents familiaux.
Pour les hommes comme les femmes
Entre 50 et 74 ans, pour le cancer colorectal, homme ou femme, parlez-en à votre médecin. Il pourra vous prescrire tous les deux ans un kit de test à faire chez vous. Ce cancer guérit dans 9 cas sur 10 s’il est détecté tôt.
Tous les ans en mai, le syndicat national des dermatologues et vénérologues organise une semaine de dépistage du cancer de la peau, renseignez-vous !
Attentions aux rumeurs, modes et idées reçues
Elles sont souvent sans fondement (au mieux), voire, au pire, dangereuses.
- Les aliments miracles : non, consommer des litres de thé vert, de la levure de bière, de la spiruline ou du curcuma ne préviendra ni ne guérira en soi un cancer. Certains compléments alimentaires sont bénéfiques pour la santé en général, mais lorsqu’on est malade ou sous chimio, il ne faut rien prendre sans avis médical.
- Les séances de chimiothérapie ne se passeront pas mieux si vous pratiquez le jeûne. Votre corps a besoin de calories et de nutriments essentiels pour rester fort !
- Le lait ne provoque pas le cancer du sein, il a joué un rôle bien utile dans la survie et l’évolution de l’humanité, même s’il est très tendance aujourd’hui de l’accuser de tous les maux. Si vous n’y êtes pas allergique, vous pouvez en boire, en évitant tout excès, comme pour n’importe quel aliment.
Ce que la journée du 4 février met en évidence, c’est qu’aujourd’hui, on est capables de guérir plus du tiers des cancers. Ainsi, dans le cas du mélanome (peau) et du cancer du sein par exemple, le pourcentage de survie à 5 ans est supérieur à 80 % ! Cependant, un dépistage régulier des cancers les plus communs (prostate, sein ou colorectal) est conseillé chez les publics concernés.
Sources :
https://www.worldcancerday.org/fr/quest-ce-que-le-cancer
https://www.ligue-cancer.net/article/26089_les-chiffres-cles-des-cancers
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-sein/depistage-gratuit-50-74-ans