La quête de sens dans le monde professionnel est aujourd’hui une tendance commune à de nombreux actifs Français. Une étude de l’APEC publiée en février 2021 a par ailleurs révélé que près de 94% des cadres étaient à la recherche d’un travail utile et davantage tourné vers les autres.

À l’heure où la solidarité, l’utilité sociale et les valeurs en entreprise sont plus que jamais au goût du jour, de plus en plus de structures intègrent les principes de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) au cœur de leur organisation. Découvrez les enjeux et fondamentaux de cette tendance de plus en plus courante.

 

Qu’est-ce que l’Économie Sociale et Solidaire ?

Histoire d’un concept social 

L’ESS est dans l’air du temps, mais saviez-vous que ses préceptes remontent à plusieurs décennies ? Les associations de lutte ouvrière, les entreprises ou structures de secours à la personne ou encore les coopératives pour les consommateurs sont les ancêtres de l’Économie Sociale et Solidaire telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Ce modèle social instauré au cours du 19ème siècle a rapidement su trouver son public notamment auprès des jeunes générations prêtes à s’investir corps et âme dans une cause qui leur est chère, que ce soit bénévolement ou professionnellement.

 

L’ESS aujourd’hui : évolution des pratiques entrepreneuriales

L’économie sociale et solidaire fait référence à un statut particulier d’entreprises dont l’organisation, la gestion et l’activité suivent des principes d’équité, de solidarité et d’utilité sociale.

L’ESS répond à un objectif de mobilisation de l’humain qui s’intègre au cœur de l’économie afin de répondre aux grands enjeux de la société. De nouveaux modes de gestion d’entreprise sont ainsi apparus au fil des années pour défendre cet intérêt démocratique et participatif :

  • une meilleure inclusion sociale ;
  • une valorisation des personnes les plus fragiles ;
  • un développement de l’économie circulaire ;
  • la suppression du profit individuel ;
  • une cohésion sociale accrue ;
  • la promotion de l’économie du partage numérique.

L’article 1 de la loi du 31 juillet 2014 impose un cadre juridique à l’ESS. Aujourd’hui, les entreprises ESS représentent à elles-seules 2,4 millions de personnes salariées et 12 millions de bénévoles.

 

Les 4 grands principes de l’Économie Sociale et Solidaire

Des actions sociales et/ou environnementales 

Une entreprise sociale se distingue des autres entreprises par ses objectifs. La rentabilité et le chiffre d’affaires ne sont pas au cœur de ses enjeux. Au contraire, une société ESS s’attache davantage à l’impact social généré. Sa finalité est de répondre aux besoins sociaux et/ou environnementaux. Cette finalité sociale s’accomplit au travers :

  • de méthodes de recrutement plus équitables face aux différents publics ;
  • d’une production plus éco responsable et une consommation raisonnée ;
  • d’un intérêt accru pour le développement durable ;
  • d’une inclusion sociale dans les domaines éducatifs, culturels et sanitaires.

 

Une gouvernance démocratique 

Dans les entreprises ESS, les décisions sont prises collectivement selon le principe de “une personne, une voix”. Chaque membre d’une entreprise sociale peut alors prendre part aux votes démocratiques pour décider de l’avenir collectif. C’est cependant au conseil d’administration, lui-même élu par les entreprises sociales, que revient le droit de gouvernance des activités menées en interne et en externe dans le respect des règles décidées collectivement.

 

Une lucrativité limitée 

Le principe de lucrativité limitée revoit la notion de bénéfices qui doivent faire partie intégrante du projet social de l’entreprise ESS. Les excédents sont alors mobilisés et réinvestis dans le développement de la société.

Cette notion se matérialise par :

  • des rémunérations mieux encadrées notamment à l’aide d’une grille de salaires ;
  • un investissement des bénéfices dans le projet social ;
  • un prix de vente de biens ou services plus ajusté ;
  • un capital faiblement rémunéré pour les coopératives ou nul pour les associations et mutuelles.

 

L’utilité sociale 

Toute activité d’une entreprise ESS doit nécessairement être portée par un projet d’intérêt collectif : territoire, association, groupe social, etc. L’organisation et la gestion sont poussées par la force participative en associant divers partenaires tels que :

  • des salariés ;
  • des dirigeants ;
  • des bénévoles ;
  • des usagers ;
  • les pouvoirs publics ;
  • des associations ou structures d’assistance.

 

L’Économie Sociale et Solidaire en pratique

ESS : quels sont les secteurs et métiers concernés ?

Représentant pas moins de 10,5% du taux d’emploi total en France, l’Économie Sociale et Solidaire s’étend dans de nombreux domaines parmi lesquels l’action sociale, les sports et loisirs et le monde des assurances qui constituent le palmarès des meilleurs recrutements en ESS. 

Les métiers qui recrutent le plus sont :

  • animateur éducatif ;
  • éducateur spécialisé ;
  • directeur de structure ;
  • formateur ;
  • conseiller mutualiste ;
  • aide à domicile.

La plupart de ces métiers de l’ESS sont réglementés.

 

Quelles sont les structures de l’ESS 

Les principales entreprises ESS se répartissent comme suit :

  • les associations à but non lucratif comme Emmaüs ;
  • les mutuelles basées sur une solidarité professionnelle ou territoriale. Le partage des risques est réparti de manière équitable entre tous les sociétaires ;
  • les coopératives qui participent au développement économique local en mettant les ressources en commun par exemple les coopératives d’entreprises, les coopératives de salariés (les SCOP) ;
  • les fondations comme Réseau Entreprendre ;
  • les entreprises solidaires d’utilité sociale ;

Enfin, certaines entreprises dites sociales n’ont pas de statut ESS, mais en appliquent les principes et les fondamentaux au quotidien. 

Le bien-être des salariés, le respect de l’environnement, l’évolution des pratiques de management sont autant de facteurs qui poussent les entreprises et leurs dirigeants à repenser une toute nouvelle gestion en interne, comme en externe. Forts de ce constat, ils sont chaque année de plus en plus nombreux à intégrer des principes de solidarité, d’équité et de partage au sein de leurs pratiques entrepreneuriales. Vous aussi, rejoignez le mouvement Économie Sociale et Solidaire !