Une contraception sans hormones… est-ce vraiment possible ? La réponse est oui ! D’autant qu’elle ne cesse de séduire de plus en plus de femmes souhaitant être davantage à l’écoute de leur corps. Quelles sont alors les alternatives à la contraception hormonale, et que peut-on en attendre ?

La contraception hormonale : explications

70 %1 des femmes sont sous contraception hormonale. Parmi elles, on estime que 30 %[1] utilisent la pilule. On la croit prescrite depuis toujours, mais la pilule reste néanmoins assez récente. Elle apparaît en France dans les années 1960 et devient le symbole d’une vraie révolution. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à utiliser les hormones pour éviter une grossesse. Il en est de même pour d’autres moyens de contraception tels que le patch, l’anneau vaginal, le stérilet hormonal ou encore l’injection d’hormones.

Tous ont le même mode de fonctionnement : ils agissent sur les règles, et donc sur le cycle féminin, en délivrant des hormones au corps, puis en l’en privant durant quelques jours. L’ovulation est ici bloquée et les saignements déclenchés artificiellement. Ils sont d’ailleurs souvent moins abondants et de plus courte durée qu’en l’absence de contraceptif hormonal.

Les hormones ont-elles un impact sur la fertilité ?

Les hormones n’ont aucune influence sur la fécondité une fois le contraceptif arrêté. Dès le cycle qui suit le retrait de ces dispositifs ou l’absence de prise de pilule, le corps reprend un rythme normal et les règles reviennent naturellement. Il peut néanmoins arriver que les premiers cycles après l’arrêt des hormones soient irréguliers, retardant une possible grossesse d’un ou plusieurs cycles.

Des hormones qui ne sont plus toujours les bienvenues

Depuis quelques années, l’engouement pour la pilule contraceptive tend à s’estomper. Toute une génération de femmes cherche désormais à adopter une méthode plus naturelle, ou du moins qui ne comporte pas d’hormones. Les raisons sont multiples. Elles veulent renouer avec leur corps et leurs sensations, limiter les effets secondaires de ce type de contraceptifs ou encore revenir à quelque chose de plus naturel.

Bon à savoir : Quelles sont les hormones des contraceptifs ?

Les pilules et autres contraceptifs hormonaux contiennent de la progestérone et des œstrogènes. Ces derniers agissent sur le cycle ovarien, en bloquant l’ovulation, tandis que la progestérone agit sur la muqueuse utérine en empêchant la nidation et en épaississant les sécrétions à l’entrée de l’utérus, bloquant ainsi le passage des spermatozoïdes. Certaines pilules ne contiennent que de la progestérone. On les appelle les « pilules micro dosées ». Il s’agit des pilules dites « de 2e génération ». Les autres contiennent toutes des œstrogènes, à des concentrations différentes.

La contraception hormonale est aussi connue pour avoir des effets secondaires. Certaines femmes rapportent des maux de tête répétés, une prise de poids, l’apparition de problèmes de peau ou encore une diminution de la libido et un sentiment de dépression. Une étude[2] a effectivement mis en évidence une relation étroite entre prise de contraceptifs hormonaux et recours aux antidépresseurs, surtout chez les adolescentes.

Des risques de thrombose veineuse sont également apparus avec la prise d’hormones comme moyen de contraception. Ces molécules favorisent parfois la formation d’un caillot sanguin dans une veine ou une artère. Le risque est alors que ce dernier se déplace dans le corps et bloque la circulation sanguine, entraînant ensuite un infarctus ou un AVC. Ce phénomène reste néanmoins rare. En 2012-2013, les générations 3 et 4 de la pilule hormonale ont justement été pointées du doigt pour cette raison. Elles sont désormais remplacées par les pilules de 2e génération, qui sont moins dangereuses (car elles ne contiennent pas ou peu d’œstrogènes), ne provoquant pas de thrombose veineuse, mais qui peuvent entraîner des effets secondaires comme l’apparition d’acné, une prise de poids, des maux de tête, etc. N’hésitez pas à l’évoquer avec votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme si cela vous inquiète.

 

Les alternatives possibles à la contraception hormonale

Les contraceptifs non hormonaux ne déclenchent pas artificiellement les règles. Ils agissent soit en empêchant un possible contact avec les spermatozoïdes, soit en ayant une action mécanique sur l’endomètre.

Le stérilet au cuivre

Le stérilet est un dispositif qui agit sur l’endomètre, la muqueuse utérine, et qui empêche ainsi l’implantation d’un embryon. On parle alors de stérilet au cuivre. Utilisé par plus de 20 %[3] des femmes, il fonctionne en détruisant les spermatozoïdes et empêche toute nidification du fait de sa présence dans l’utérus. Il reste en place en moyenne 5 ans, et se montre très économique et remboursé par la Sécurité sociale et votre mutuelle. Il peut cependant entraîner des règles plus abondantes et des douleurs plus intenses à l’approche des règles. Il est par ailleurs très fiable, puisque son taux d’efficacité dépasse les 99 %.

Le préservatif

Le préservatif, comme les contraceptions suivantes, empêche simplement la rencontre de l’ovule et des spermatozoïdes. Féminin ou masculin, le préservatif est très plébiscité et offre une excellente efficacité (avec un taux à 95 %), combinée à une facilité d’utilisation. Il est d’ailleurs utilisé par plus de 20 %1 des femmes de 15 à 49 ans. Il reste néanmoins fragile et doit être manipulé avec soin pour ne pas être endommagé. Le préservatif est remboursé par la Sécurité sociale.[4]

Diaphragme

Le diaphragme, sorte de coupelle en silicone ou en latex, se place dans le fond du vagin (contre le col de l’utérus) avant un rapport et empêche également tout contact. Il permet de bloquer le passage du sperme. Il doit être retiré après usage avec soin pour ne pas anéantir ses effets. Il peut être remboursé lorsqu’il est prescrit par un gynécologue ou une sage-femme. Il est efficace à 94 % s’il est bien utilisé et couplé à l’utilisation de spermicide.

La cape cervicale

Il existe également la cape cervicale. Elle fonctionne comme le diaphragme, mais offre plus de possibilités. Elle peut par exemple rester en place après le rapport pendant 8 heures. On note cependant une efficacité contraceptive moins importante qu’avec le diaphragme, avec un taux d’efficacité de 84 % pour les femmes n’ayant pas eu d’enfants et de 68 % pour celles qui ont déjà accouché. Mieux vaut donc la coupler à l’utilisation d’un spermicide et éviter de l’utiliser si l’on est sujette à des infections urinaires. Elle ne peut faire l’objet d’un remboursement de la Sécurité sociale.

Les spermicides

Les spermicides, enfin, montrent une bonne efficacité (leur taux est de 82 % s’ils sont bien utilisés). Placés dans le vagin, ils détruisent les spermatozoïdes du fait de leur simple présence. Ils se présentent sous forme de tampons, d’éponges ou de crèmes. Ils ne sont pas, eux non plus, remboursés.

Plus de naturalité et de liberté, et une absence de contraintes : nombreuses sont les raisons qui poussent les femmes vers la contraception sans hormones. Vous ressentez l’envie de vous y intéresser ? N’hésitez pas à demander conseil à votre gynécologue ou à votre sage-femme. Vous pourrez ainsi envisager de changer sereinement de moyen de contraception.

 

Sources :

https://www.pharmaciengiphar.com/bien-etre/sexualite/contraception/differents-moyens-contraception

https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/avortements-contraception/principale-methode-contraceptive/

https://www.vidal.fr/maladies/sexualite-contraception/contraception-feminine.html

https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/premier-preservatif-rembourse-par-l-assurance-maladie

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-sexo-gyneco/1705799-contraception-sans-hormones/

[1] https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2017/les-francaises-et-la-contraception-premieres-donnees-du-barometre-sante-2016

[2] https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/article-abstract/2552796

[3] https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=Contraception-ou-en-sommes-nous

[4] https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/premier-preservatif-rembourse-par-l-assurance-maladie