Savoir anticiper le coût de la dépendance

On le sait, vieillir est inéluctable. Même si l’espérance de vie s’allonge, personne n’est à l’abri de devenir dépendant. Maison de retraite, auxiliaires de vie à domicile, frais de matériel… Pour les seniors, comme pour leurs familles, cette situation peut engendrer des coûts élevés. Bonne nouvelle, il existe des aides pour financer la dépendance.

La dépendance des seniors en France : où en est-on ?

Au 1er janvier 2018, la France comptait 2,12 millions de seniors de plus de 85 ans. Leur nombre devrait atteindre 6,3 millions en 2060, soit 1/3 de la population française. Quant aux centenaires, ils devraient être 200 000, contre 20 000 aujourd’hui.[1]

Si ces chiffres sont plutôt réjouissants, ils ne sont pas sans rappeler une autre réalité : le nombre de personnes dépendantes ne va cesser d’augmenter. Et quand on sait que la retraite moyenne s’élève à 1 660 € pour les hommes et 1 007 € pour les femmes[2], une question survient inévitablement : comment allons-nous financer la dépendance ?

Les pays où il fait bon vieillir

Selon le Global Age Watch Index, la Suède et la Norvège représentent l’eldorado des seniors en matière de revenus des plus de 60 ans, d’espérance de vie en bonne santé, de couverture des soins et d’accès à l’emploi. La France arrive à la 16e position, loin derrière les États-Unis, 8e du classement. Le bonnet d’âne, quant à lui, revient à l’Afghanistan.

La dépendance au quotidien : quel coût ?

Le maintien à domicile

Pour les seniors encore autonomes, le maintien à domicile est la solution privilégiée des familles. Néanmoins, l’aide d’un auxiliaire de vie sera peut-être nécessaire pour la prise de médicaments, la toilette, les exercices, la réalisation des tâches ménagères, la préparation des repas, etc.

Le tarif moyen d’un auxiliaire de vie varie d’un bout à l’autre du pays, mais il reste compris entre 16 et 22 euros de l’heure[3] (hors dimanches et jours fériés).

Ajoutez à cela l’achat de matériel adapté pour équiper l’habitation :

  • Aménagement de la salle de bain ;
  • Rampe ;
  • Lit médicalisé ;
  • Chaise, etc.

La maison de retraite

Quand le maintien à domicile n’est plus possible, ou pour pallier le risque d’isolement qu’implique le fait de vivre seul, la maison de retraite peut être une bonne alternative. Le choix d’un tel établissement va dépendre de plusieurs points, comme le degré de dépendance, les activités proposées, la situation géographique, etc.

Évidemment, tous ces facteurs influent sur le tarif mensuel. Selon une étude de la CNSA, la DGCS et l’ATIH, ce coût était en moyenne de 37 043 € en 2013 (hors charges financières et de structure immobilière), soit 3 087 € par mois. Ce tarif ne comprend pas les frais supplémentaires comme le téléphone, la télévision, les activités à l’extérieur, les produits d’hygiène.

Comment se préparer financièrement ?

Anticiper son éventuelle perte d’autonomie est une préoccupation grandissante. En effet, pour parer à toutes les possibilités, mieux vaut s’y prendre le plus tôt possible. Ainsi, si vous épargnez 500 €/mois à partir de 35 ans, vous serez à la tête d’un capital d’environ 180 000 € à 65 ans. De quoi faire face à l’avenir sereinement.

Si épargner n’est pas possible, vous pouvez souscrire un contrat d’assurance dépendance avant l’apparition de la perte d’autonomie. Attention, un questionnaire de santé est bien souvent exigé, et aucun assureur ne prendra le risque de vous couvrir si vous avez plus de 75 ans.

D’autres solutions existent pour couvrir les frais d’une éventuelle dépendance :

  • La rente viagère ;
  • Le mandat de protection future ;
  • L’assurance-vie.

Quelles aides publiques pour alléger la facture ?

Pour faciliter le financement du maintien à domicile ou l’hébergement en établissement, il existe différentes aides pour seniors. Un véritable bol d’air quand la pension de retraite est insuffisante pour couvrir les frais de la dépendance. Quelles peuvent être ces aides ?

  • L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) ;
  • L’aide ménagère à domicile ;
  • L’ASH (aide sociale à l’hébergement) ;
  • Les aides des caisses de retraite ;
  • L’aide au logement de la CAF ;
  • Les aides à l’adaptation au logement ;
  • Les aides fiscales pour l’aide à domicile ;
  • Les aides des mairies ou des conseils départementaux ;
  • La PCH (prestation de compensation du handicap) ;
  • Les aides des complémentaires santé.

Pour soi ou pour ses proches, difficile d’échapper à la dépendance. Quelles que soient les solutions adoptées pour y faire face, celles-ci ont un coût non négligeable. Heureusement, les aides publiques et le soutien de la famille viennent bien souvent alléger la facture.

 

 

[1] Insee

[2] « Les retraités et les retraites », Dress 2016

[3] http://sante.lefigaro.fr/social/personnes-agees/auxiliaire-vie-sociale/quelles-remunerations-aides-financement