IST, MST : comment en parler à son ado ?

Parler à son ado d’argent de poche est une discussion facile, parler de sexe, en revanche… Pourtant, le sujet des IST et MST n’est pas à prendre à la légère. Sans dépistage ni prévention, il est alors difficile d’endiguer la propagation des virus et de traiter les infections à temps. C’est pourquoi une éducation et une sensibilisation aux différentes IST et MST sont primordiales au début de la vie sexuelle.

Les différentes IST/MST : on fait le point

Avant toute chose, rappelons la différence entre IST et MST. Le premier désigne les infections sexuellement transmissibles, alors que le deuxième concerne les maladies. Cependant, le ministère de la Santé recommande désormais d’utiliser seulement l’acronyme IST. Les adolescents sont particulièrement concernés par les IST. D’autant plus que près de 60 % d’entre eux ne suivraient pas correctement leur traitement à la suite d’une infection.

Le VIH

Le VIH (virus d’immunodéficience humaine) est un virus qui entraîne la maladie du sida. On peut le garder plusieurs années dans l’organisme sans aucun symptôme avant qu’il ne se développe, tout en étant contagieux. Il se transmet par le sperme, mais aussi le sang et les sécrétions vaginales. Bien que l’on puisse vivre avec le virus, aucun traitement ne permet aujourd’hui de guérir du VIH.

Les chlamydiæ

Il s’agit de l’IST la plus répandue chez les jeunes. Elle concerne les filles comme les garçons. Cette IST se transmet très facilement, même lors de caresses intimes avec les mains. Les chlamydiæ n’ont souvent pas de symptômes qui permettent de les détecter. Non traités, ils peuvent néanmoins avoir des conséquences graves, notamment l’infertilité chez les filles.

Le papillomavirus

Il s’agit d’une famille d’une centaine de virus qui s’attaquent à différentes parties du corps. Ces virus peuvent causer des lésions comme des verrues qui, non traitées, peuvent entraîner entre autres un cancer du col de l’utérus.

L’herpès génital

L’herpès est un virus très contagieux. Une fois la personne infectée, elle ne s’en rend pas nécessairement compte. Cependant, une fois dans l’organisme, le virus y reste à vie. On peut par la suite le transmettre à ses partenaires. Les crises d’herpès se manifestent par des cloques douloureuses et rouges au niveau de la bouche, les yeux et les organes sexuels, voire des démangeaisons et de la fièvre. Elles apparaissent généralement en période de fatigue ou de stress.

L’hépatite B

L’hépatite B est un virus qui provoque une infection du foie, qui peut mener à des cancers. Il est extrêmement contagieux. Lors de la contamination, aucun symptôme n’est à signaler. Cependant, des mois après, on constate des douleurs musculaires, une grande fatigue, un teint jaune et des maux de tête. On peut en guérir sans traitement, ou bien le virus peut se transformer en hépatite chronique et entraîner une cirrhose.

Remarque : toutes les IST citées ci-dessus fragilisent les muqueuses ; elles augmentent donc le risque de contamination du VIH.

Pourquoi est-il important d’en parler à la maison ?

Sensibiliser les adolescents est primordial. L’adolescence correspond généralement à l’entrée dans la vie sexuelle. Il est donc important, pour eux, de connaître les risques et gestes de prévention concernant les IST et MST avant leurs premières expériences sexuelles.

Les IST ne sont pas un tabou : il est important de désacraliser le sujet avec vos enfants. Ainsi, si votre ado vous confie un jour être concerné, il pourra s’ouvrir plus facilement à vous. D’autant plus que la plupart des IST se soignent facilement si elles sont dépistées à temps. Si votre ado se rend compte qu’il est porteur, un traitement lui sera prescrit par un médecin. Il est également important de lui dire de prévenir son ou ses partenaires sexuels, afin qu’ils se fassent eux aussi dépister et, le cas échéant, traiter. Une étape pas toujours facile pour eux, où votre soutien sera des plus importants.

Où et comment votre ado peut-il s’informer ?

Il existe différentes sources d’information accessibles aux jeunes, notamment sur internet :

• Ameli, le site de l’Assurance Maladie.
• Onsexprime, spécialement conçu pour les adolescents, est un site pédagogique et détaillé.
• Le site Questions Sexualité.
• Fil-Santé-Jeunes : 0 800 235 236. C’est un numéro national dédié aux questions de santé des jeunes de 12 à 25 ans. Il est gratuit et ouvert tous les jours de 9 h à 23 h.
• La ligne d’écoute Allo Écoute Ado, 06 12 20 34 71, anonyme et gratuite, ouverte tous les jours de 17 h à 20 h.
• Le Planning familial, association d’éducation populaire que l’on peut joindre au 0 800 08 11 11, afin de trouver une antenne locale ou poser une question sur la santé sexuelle ou la sexualité.
• Votre enfant peut aussi en parler lors d’une consultation chez son médecin traitant, qui est incluse dans le cadre du programme Mutuelle pour toute la famille, mais aussi au médecin ou à l’infirmier scolaire.
• Enfin, on peut aussi demander conseil concernant la prévention, le dépistage ou la contraception à la pharmacie, ou encore auprès d’un gynécologue.

Les gestes de prévention : comment se protéger des IST et MST ?

Le préservatif

Les IST et MST se transmettent lors des rapports sexuels et du contact entre les muqueuses, c’est-à-dire lors des pénétrations vaginales, anales et buccales, mais aussi lors de simples caresses. En effet, certaines infections peuvent se transmettre par les mains. Pour se protéger lors de ces rapports, il est donc impératif d’utiliser un préservatif : ceci vaut pour la pénétration, mais aussi la fellation. Concernant le cunnilingus et l’anulingus, c’est la digue dentaire qui doit être utilisée. Le préservatif reste donc, à ce jour, l’unique moyen de se protéger des IST et MST. Rappelons qu’il sert également de moyen de contraception.

Comment amener le sujet : après une discussion avec votre enfant, vous pouvez laisser en libre accès une trousse avec des préservatifs, ou bien les ranger dans un tiroir de la salle de bains, avec des dépliants et documents informatifs glanés chez le médecin.

La vaccination

Pour certaines IST, il est possible de se faire vacciner, comme pour l’hépatite B et le papillomavirus. Ceux-ci se font auprès d’un médecin généraliste, pour les garçons comme pour les filles pour le premier, et uniquement pour les filles pour le deuxième.

Comment amener le sujet : à l’issue d’un vaccin de rappel obligatoire, vous pouvez aborder le sujet des vaccinations pour les IST en leur expliquant les bénéfices de la vaccination et les risques liés à ces infections.

Le dépistage

Le dépistage est le seul moyen de savoir si l’on est porteur d’IST et de MST. Si l’on a pris des risques lors d’un rapport non protégé, il est impératif d’aller se faire dépister. Le dépistage est aussi nécessaire lorsque l’on veut arrêter d’utiliser des préservatifs avec un partenaire régulier : les deux doivent alors se faire tester pour être certains qu’ils ne sont pas porteurs d’une maladie.

Comment amener le sujet : vous pouvez par exemple parler à vos enfants de votre propre expérience du dépistage, de la manière dont cela s’est déroulé lorsque vous y êtes allé.

Préservatif, contraception, maladies sexuellement transmissibles : tous ces sujets ne doivent pas être tabous ! En parler ouvertement avec les adolescents et ouvrir le dialogue est l’unique moyen de les sensibiliser aux risques des IST et aux bons comportements à adopter.

Sources :

https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/sexualite-ist-mst-difference-717/

https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/29278-MST-jeunes-suivent-traitement

http://www.alloecouteado.org/adosexo/ist-vih-et-sida/

https://www.planning-familial.org/fr/pres-de-chez-vous

https://preventionsida.org/fr/ist/les-ist-cest-quoi/