Faire le deuil d’un proche est un processus délicat et douloureux. La pandémie de Covid-19 bouleverse d’autant plus ce processus, et des milliers de personnes ont dû faire face à leur souffrance, isolées et sans support communautaire. Comment surmonter cette épreuve ? Quand et auprès de qui demander de l’aide ? Explications.

Qu’appelle-t-on le deuil ?

Le deuil est un processus psychique qui intervient lorsqu’on est confronté à la mort d’une personne. La personne qui se retrouve dans cette situation ressent de nombreuses émotions, comme l’injustice, la tristesse ou la colère. Son comportement change en fonction de ses émotions. Faire son deuil est un procédé naturel, qui a pour but d’aider la personne à vivre avec cette perte irréparable. La personne endeuillée est différente au niveau comportemental, cognitif et socioculturel. Elle peut, par exemple, avoir des pensées suicidaires, avec l’envie de rejoindre le défunt. Elle peut également se reprocher la mort de son proche, se sentir coupable ou s’enfermer chez elle pendant de longues périodes.  

Quelles sont les étapes du deuil ?

On distingue cependant 7 étapes différentes, qui permettent généralement de savoir si la période de deuil est bien engagée ou si elle n’en est qu’à ses débuts. Ces étapes sont plus ou moins longues selon les individus.

Le choc : « c’est fini »

Cette étape, appelée également stupéfaction, consiste à un état de sidération face à l’annonce de la perte. L’individu est alors incapable de réaliser que la personne est bel et bien morte. Cette phase est rapide, elle peut cependant s’avérer plus longue pour d’autres.

Le déni : « ce n’est pas possible »

La personne endeuillée refuse de croire, ou de voir, l’annonce de la perte, ce qui l’entraîne souvent vers une contestation, voire un rejet de l’information. Cette phase plonge la personne dans une sorte d’engourdissement qui la prépare à affronter la vérité sur la mort du disparu. Durant cette phase, la personne s’isole de sa famille, de ses amis, et met en place une stratégie d’évitement afin de ne pas être confrontée à la réalité de la mort. Elle peut agir comme si tout allait bien et ne laisse rien transparaître.

La colère : « c’est de sa faute ! »

La personne qui est en colère va souvent avoir une attitude agressive envers elle-même ou envers son entourage. Cette étape s’accompagne souvent de pensées qui lui font croire que si elle fait une certaine chose, la personne décédée reviendra. Cette réaction s’appelle le marchandage.

La tristesse : « qu’est-ce que je vais devenir ? »

C’est une étape marquée par un profond désespoir. La personne endeuillée a l’impression de se laisser emporter par une force plus puissante que sa propre volonté. La tristesse est synonyme d’acceptation. Elle oblige l’endeuillé à revoir son lien avec le défunt et à en créer un nouveau le moment venu.

La résignation : « ainsi va la vie »

Cette étape est cruciale parce qu’elle prépare la guérison. L’endeuillé renonce à la lutte et espère retrouver sa vie d’avant. Il vit un jour après l’autre.

L’acceptation : « j’y pense encore, mais j’avance »

La personne endeuillée accepte enfin la perte du proche disparu et se projette vers l’avenir. Elle s’autorise à faire de nouveaux projets et à percevoir un avenir pour elle-même.

La reconstruction : « c’est derrière moi »

Cette dernière étape du deuil est caractérisée par une réorganisation du rythme de vie afin que la personne réapprenne à vivre sans le défunt.

Comment faire son deuil ?

Il est déconseillé de cacher ses émotions, pour ne pas les laisser prendre trop de place. Prenez soin de vous. S’écouter et prendre en compte son besoin de repli est salutaire pour passer à l’étape suivante. Il est naturel et sain de pleurer et de ne pas avoir envie de sortir de chez soi. Vous pouvez demander de l’aide à un proche, vous inscrire dans un groupe de soutien ou en parler à un médecin spécialisé.

Soutien auprès d’un proche

Vous pouvez demander de l’aide et du soutien à un proche. Il peut s’agir de votre conjoint, un ami ou un voisin. En période de Covid, l’utilisation des moyens de communication digitaux, comme Skype et WhatsApp, s’est beaucoup développée et reste la solution la plus pratique.

S’inscrire à un groupe de soutien

Inscrivez-vous dans un groupe de parole. Certaines associations, comme Apprivoiser l’Absence, Vivre Son Deuil, Dialogue & Solidarité ou encore l’Association Nationale Jonathan Pierres Vivantes, ont une ligne d’écoute et/ou propose des groupes de parole pour rompre l’isolement.

Parler à un professionnel

Consulter un spécialiste peut aider à surmonter un deuil. Le but de la thérapie sera de se confier et de trouver un moyen d’avancer sans se laisser submerger par le chagrin. Le patient aura un endroit où raconter son vécu avec la personne et il pourra être écouté.

Célébrer les anniversaires de décès : une bonne idée ?

La perte d’un proche peut créer un sentiment de vide. Souvent, l’anniversaire de décès est une date sensible pour les endeuillés. Vous pouvez décider de commémorer l’anniversaire de décès de la personne en lui rendant hommage. Vous pouvez par exemple faire dire une messe en son nom, publier la date de l’anniversaire dans un journal local ou organiser une cérémonie dans un salon funéraire si la personne n’était pas croyante.

Comment faire son deuil en période de Covid ?

Certaines personnes ont perdu un proche à cause du Covid-19 quasiment du jour au lendemain, sans un adieu ou un moment de recueillement possible. L’impossibilité de voir le corps du défunt, dans certaines situations, rend le deuil d’autant plus douloureux. Or, pour mieux accepter l’inéluctable, l’être humain a besoin d’un moment pour ressentir son chagrin en présence du défunt.

L’épidémie mondiale de Covid-19 a bouleversé les rituels liés à la mort et à la mise en terre de nos sociétés. Pour les cérémonies funéraires, les cimetières ont une limite de 30 personnes (dont les employés des pompes funèbres) imposée. Et dans les lieux de culte, entre chaque personne ou cellule familiale, deux sièges doivent rester libres.

Face à cette situation, les personnes endeuillées ont dû trouver des solutions pour assister à la cérémonie funèbre. C’est le numérique qui a ainsi pris le pas sur le présentiel. Si vous ne pouvez pas voir le corps du défunt, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide ou en parler et partager votre peine avec une des personnes présentes.

Pour surmonter cette épreuve, il est important aujourd’hui plus que jamais de demander de l’aide. Si les conditions se sont assouplies avec l’autorisation de se recueillir désormais auprès du corps avant la mise en bière, le traumatisme pour certaines personnes est encore bien présent.

Sources :

2Journal Le Monde :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/29/une-deuxieme-vague-plus-meurtriere-que-la-premiere_6064736_3244.html