Le sommeil joue un rôle important dans le maintien de notre capital santé. A l’inverse, un manque de sommeil va bien entendu impacter l’organisme. L’expérience d’une nuit blanche le démontre aisément. Cette insuffisance de repos aura un retentissement physiologique, physique et intellectuel.
Manque de sommeil : les conséquences sur l’organisme
Les conséquences d’un sommeil insuffisant sur le court terme :
- Problèmes de concentration et de mémoire
- Fatigue
- Irritabilité
- Fragilité émotionnelle
- Risque d’infection augmenté
- Augmentation de l’appétit
- Risque d’accident
Les conséquences d’un sommeil insuffisant sur le long terme :
- Retentissement scolaire et professionnel, voire social
- Diminution des défenses immunitaires
- Risque d’obésité
- Risque de diabète
- Risque de maladies cardiovasculaires
- Risque de certains cancers
- Risque de dépression
Quels sont les différents troubles et pathologies du sommeil ?
Si l’insomnie reste la pathologie la plus répandue, avec un français sur cinq qui s’en plaint, différents troubles peuvent nuire à une bonne nuit de récupération. Lorsqu’un trouble persiste alors que l’on a adopté une bonne hygiène de sommeil, il faut en parler à son médecin. Il peut s’agir d’un trouble du sommeil pathologique : un syndrome d’apnées du sommeil, un syndrome des jambes sans repos ou plus rarement d’une narcolepsie. Votre médecin pourra vous proposer de faire un bilan en centre du sommeil.
L’insomnie conjoncturelle
Des difficultés d’endormissement ou des perturbations en seconde partie de nuit, peuvent être le signe d’une insomnie passagère due à une hygiène de vie non adaptée ou un évènement stressant par exemple. La cause de cette insomnie conjoncturelle disparue, la qualité du sommeil revient progressivement. Par contre, l’insomnie qui s’installe et devient chronique, et réclame une prise en charge.
Le syndrome d’apnées du sommeil
Le syndrome d’apnées du sommeil affecterait entre 5 et 15 % de la population adulte, selon l’âge.
Pendant le sommeil, la personne souffrant de ce syndrome (forme obstructive) subit un rétrécissement de son pharynx lié en partie à un relâchement musculaire. Cela entraîne une circulation de l’air plus difficile et un ronflement à cause des vibrations de l’air. Si les voies aériennes se ferment complètement, la personne arrête temporairement de respirer : elle fait une apnée obstructive.
Un tel événement peut durer 10 secondes ou plus. Il peut être fréquent et se produire jusqu’à plusieurs centaines de fois par nuit. Le sommeil est perturbé sans que le dormeur en ait forcément conscience (éveils brefs après chaque apnée). Cela a pour conséquences immédiates une désorganisation du sommeil, avec somnolence diurne, des troubles de l’attention et de l’humeur pendant la journée. A long terme ce syndrome favorise les maladies cardiovasculaires.
Des traitements spécifiques existent visant à supprimer ces épisodes d’apnée.
Le syndrome des jambes sans repos
C’est une maladie assez fréquente: 8 % des Français en souffrent au moins 1 fois par an. Il s’agit d’un trouble neurologique qui se manifeste par des sensations désagréables au niveau des jambes. Cette maladie, souvent décrite sous le terme d’« impatiences », est favorisée par l’immobilité, calmée par la marche ou le mouvement, et survient surtout en soirée et en début de nuit.
Ce syndrome peut provoquer une insomnie en rendant l’endormissement difficile ou en interrompant le sommeil.
Il est d’autant plus important de consulter qu’il existe des traitements efficaces.
La narcolepsie et l’hypersomnie idiopathique
La personne souffrant de narcolepsie présente des épisodes brusques et passagers de somnolence durant la journée.
La narcolepsie est une maladie rare le plus souvent associée à d’autres troubles tels que la cataplexie (faiblesse musculaire brutale suite à une émotion), des hallucinations visuelles ou auditives en phase d’endormissement ou encore une paralysie du sommeil (sensation de paralysie des muscles lors de la phase d’endormissement ou de réveil).
L’hypersomnie idiopathique est une maladie neurologique caractérisée par une somnolence excessive durant la journée.
Il existe des médicaments visant à diminuer la fréquence de survenue de ces épisodes de somnolence diurne et à restaurer une certaine qualité de vie.
Des tests spécifiques sont proposés en centre du sommeil pour faire le diagnostic de ces pathologies du sommeil : la polysomnographie (PSG), le Test Itératif de Latence d’Endormissement (TILE) et/ou le Test de Maintien d’Eveil (TME).
Personnes à contacter en cas d’interrogations : médecins du sommeil, somnologues, sophrologues ou hypnothérapeutes spécialisés dans le domaine du sommeil.
S’adresser à un centre du sommeil (voir la carte) si nécessaire ; ne pas hésiter si soupçon d’apnées du sommeil.
Conseils face à l’insomnie chronique
On parle d’insomnie chronique dès lors qu’une personne rencontre des problèmes d’endormissement, de maintien du sommeil ou d’éveil précoce, ceci 2 à 3 fois minimum au cours d’une semaine et depuis au moins un mois, avec des répercussions sur la qualité de la vie diurne, comme la fatigue, des troubles de la vigilance, etc.
La bonne solution devant une insomnie chronique est d’en chercher la ou les causes (mauvaise hygiène de vie, hyperactivité, hyper vigilance, surmenage, anxiété, etc.) et de tenter d’y remédier sans avoir à recourir, même occasionnellement, aux somnifères. Le plus souvent, des règles simples d’hygiène de vie permettent de retrouver le sommeil. Dans le cas contraire, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin : il peut s’agir d’un trouble du sommeil pathologique.
Quelques règles simples pour lutter contre l’insomnie
- Favoriser les activités relaxantes le soir : lecture, tisane, relaxation, bain tiède (au moins 2 heures avant le coucher).
- Trouver son propre rythme de sommeil et le respecter (se coucher et mettre son réveil à des horaires réguliers).
- Dormir dans un environnement calme et apaisant : la température de la chambre ne doit pas dépasser 19/20°C, pièce aérée chaque jour, dans l’obscurité, au calme, bonne literie, appareils électroniques à distance.
- Se coucher dès les premiers signes de sommeil (bâillements, yeux qui piquent, paupières lourdes, etc.).
- Se lever quand vous vous réveillez, ne pas trainer au lit.
- Éviter les excitants le soir : café, thé, vitamine C, cola, cigarette, etc.
- Arrêter le sport ainsi que toute activité très stimulante au moins 1 h avant d’aller se coucher.
- Eviter les écrans environ 1 h avant l’endormissement (téléphone, ordinateur, télévision).
- Éviter les repas trop copieux et l’alcool au dîner.
- Eviter de manger, de regarder la TV ou de travailler au lit.
Attention aux somnifères
En France, entre 13 et 20 % des adultes utilisent occasionnellement des somnifères, et 10 % en font un usage régulier. La prise d’un hypnotique sur une durée de quelques jours ne présente pas d’inconvénients majeurs. En revanche, prendre régulièrement « quelque chose pour dormir » pendant des mois ou des années n’est jamais la bonne solution et peut avoir de graves conséquences.
Beaucoup de médicaments utilisés pour dormir n’ont pas démontré´ leur efficacité´ et présentent des effets secondaires potentiellement dangereux : perturbation de la vigilance au réveil alors même que l’on ne se sent pas somnolent, ralentissement des réflexes, perturbations de la concentration, troubles de la mémoire, dépendance, etc. Attention en particulier aux risques d’accident liés à la baisse de vigilance dans certaines conditions de travail ou au volant de son véhicule. Il faut être particulièrement vigilant aux personnes âgées qui, de nuit comme de jour, présentent un risque de chute accru après une prise de somnifère avec potentiellement un danger de fracture augmenté à cet âge.
Les parasomnies les plus fréquentes
La vie nocturne, bien au chaud sous la couette, peut apporter son lot de phénomènes inattendus. On regroupe certains de ces troubles du sommeil sous le nom de parasomnies. Elles désignent des comportements non conscients comme se lever, marcher, ou d’ordre verbale (parler, chanter), ou encore d’ordre sensoriel (entendre, sentir), qui surviennent à l’endormissement, au réveil ou en plein sommeil. Bénins le plus souvent, ils n’en restent pas moins parfois perturbants.
Les terreurs nocturnes
Chez les enfants il existe les terreurs nocturnes qui se différencient du cauchemar. Elle survient surtout chez les garçons entre 3 et 6 ans. Ce sont des accès brefs de panique survenant en sommeil profond, au début de la nuit. L’enfant ne se réveille pas et il n’a pas souvenir de cet évènement au réveil. Les terreurs nocturnes peuvent être due à du stress, à une fatigue importante ou si les habitudes de sommeil changent. Si cela se reproduit très fréquemment n’hésitez pas en à parler avec votre médecin.
Le somnambulisme
Lors du sommeil profond, certaines personnes vont effectuer certaines actions aussi variées que marcher, parler, s’asseoir, nettoyer des objets… sans en avoir conscience. Ces personnes ont les yeux ouverts. En général elles ne se souviennent de rien à leur réveil. La cause du somnambulisme reste à découvrir. L’hygiène de vie, le stress, la privation de sommeil, des facteurs génétiques pourraient être des explications avec certainement une combinaison de ces facteurs entre eux. Les mesures principales à prendre dans ce cas concerne la protection (fermer les portes, les fenêtres, cacher les objets dangereux) ainsi qu’avoir une bonne hygiène de vie (éviter le manque de sommeil). Si les crises de somnambulisme sont trop fréquentes il ne faut pas hésiter à consulter.
Le bruxisme
La personne présente des contractions répétées des maxillaires produisant un bruit de grincement qui peut déranger l’entourage, avec potentiellement une usure anormale des dents. Il est conseillé de consulter un dentiste si le phénomène se produit régulièrement.
Le bruxisme est souvent relié à des périodes de stress.
L’énurésie
L’énurésie concerne spécifiquement l’enfance où le sommeil est parfois trop profond pour autoriser le réveil.
Si les bienfaits du sommeil sont aujourd’hui bien compris, la répercussion d’un manque de sommeil sur l’organisme se dévoile progressivement à notre connaissance. Outre qu’il se révèle parfois difficile à vivre, avec des troubles comme l’insomnie, le syndrome d’apnées du sommeil, certaines maladies telle la narcolepsie, perturbent son rôle de récupération. Cette période peut aussi se montrer particulièrement agitée avec des manifestations comme les terreurs nocturnes ou le somnambulisme qui font partie des “parasomnies”.
Quoi qu’il en soit, maintenir une bonne qualité de sommeil représente pour certains un réel défi au regard de nos rythmes sociaux.