Si l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) préconise un allaitement exclusif du nourrisson jusqu’à ses 6 mois, la réalité est parfois tout autre. La fin du congé maternité signe le retour au travail : concilier vie professionnelle et alimentation au sein présente alors de nombreux défis pour les jeunes mamans. Faute d’informations sur les dispositions conventionnelles prévues par le Code du travail, elles sont parfois contraintes de mettre un terme à leur allaitement. 

À l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement, découvrez comment conjuguer reprise du travail et allaitement maternel.

 

Quels sont les bienfaits de l’allaitement ?

Avantages de l’allaitement pour la santé infantile

Le lait maternel constitue l’alimentation la plus adaptée pour les nourrissons. Riche en anticorps, il couvre à lui seul tous les besoins nutritionnels du bébé de sa naissance à ses 6 mois. Optimal pour assurer une bonne croissance tant physiologique que cognitive, l’allaitement est le mode d’alimentation le plus recommandé pour sa grande teneur en :

  • protéines ;
  • matières grasses ;
  • glucides ;
  • minéraux ;
  • vitamines.

De même, l’allaitement est reconnu pour simplifier l’étape de la diversification alimentaire aux 6 mois de l’enfant : le bébé étant déjà familiarisé aux goûts des aliments à travers le lait maternel, selon le régime de sa mère !

 

Bienfaits de l’allaitement chez la femme

Connaissez-vous l’ocytocine, également appelée “hormone de l’amour” ou encore “hormone du bonheur” ? Cette hormone qui joue un rôle clé dans l’éjection du lait lors d’une tétée est votre principale alliée pour lutter contre le stress et la dépression. La préservation de la santé mentale maternelle n’est pourtant pas le seul bienfait de l’allaitement, qui garantit à la femme :

  • un risque moindre de développer des maladies cardiaques, un diabète ou un cancer propre aux femmes comme le cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires ;
  • un sommeil plus réparateur grâce aux hormones générées lors de la tétée, qui favorisent l’endormissement comme les bêta endorphines, la dopamine ou l’ocytocine ;
  • un lien parfois facilité entre la mère et l’enfant ;
  • une perte de poids plus rapide grâce à une augmentation des dépenses énergétiques des femmes allaitantes : jusqu’à près de 700 kcal/jour soit l’équivalent d’une heure de sport !
  • la réalisation d’économies : vous nourrissez votre enfant gratuitement !

 

L’allaitement au travail : un droit fondamental

Allaitement et travail : que prévoit la loi ?

Pour encourager les femmes actives à maintenir l’allaitement maternel même après la reprise du travail, l’État a multiplié les initiatives en faveur de ce mode d’alimentation particulièrement sain. En ce sens, l’article L1225-30 du Code du travail prévoit un aménagement des horaires des femmes nouvellement maman qui disposent ainsi d’un temps journalier alloué pour donner le sein ou tirer leur lait de la naissance aux 12 mois de leur enfant. 

 

Congé d’allaitement, rémunération : comment ça marche ?

S’il n’existe pas à proprement parler de congé d’allaitement, une salariée allaitante dispose d’une autorisation d’absence d’une heure par jour pour poursuivre son allaitement. Généralement réparti en deux périodes de 30 minutes, ce temps non travaillé peut être réduit à 20 minutes si l’employeur met à disposition de la travailleuse un local dédié pour tirer son lait ou allaiter son bébé. Il convient de préciser que ces absences ne sont pas rémunérées sauf mention contraire dans la convention collective de l’entreprise.

L’employeur est par ailleurs soumis à l’obligation de fournir à la maman un espace aéré, propre et isolé des regards indiscrets si son entreprise dépasse les 100 salariés au sein des locaux de la société ou à proximité directe.

 

Allaiter tout en travaillant : comment s’organiser ?

Comment maintenir son allaitement au travail ?

Sachez que pour continuer votre allaitement après la reprise du travail, et selon les dispositions conventionnelles régies par la loi, vous pouvez décider :

  • de tirer votre lait ;
  • de donner le sein à votre enfant.

Si votre enfant est gardé par une assistante maternelle ou dans une crèche, il vous faudra tirer votre lait pour maintenir votre lactation à un niveau optimal. Pour ce faire, vous pouvez louer un tire-lait directement en pharmacie sous ordonnance de votre sage-femme, obstétricienne ou médecin généraliste. Veillez à choisir un modèle “nomade” pour faciliter le transport, surtout si vous prenez les transports en commun. 

Assurez-vous d’avoir un frigo à votre disposition pour stocker votre production sans risquer de détériorer ses qualités nutritionnelles. Le lait servira ensuite à votre enfant : vous pourrez alors le lui administrer avec un biberon. Enfin, pensez à vous munir d’une brassière et d’un t-shirt d’allaitement, ce qui vous évitera de devoir dénuder le haut de votre corps.

 

Où trouver des conseils pour maintenir un allaitement serein ?

Temps de conservation du lait maternel, douleurs à la poitrine pendant ou après la tétée, difficulté d’organisation des tirages : l’allaitement peut occasionner un certain nombre de questionnements parfois source d’angoisse pour les jeunes mamans. Heureusement, les solutions vers lesquelles vous pouvez vous tourner en cas de doute sont nombreuses :

  • la PMI (Protection Maternelle et Infantile) proche de votre domicile et son personnel spécialement formé aux difficultés de l’allaitement ;
  • les sites spécialisés comme La Leache League, véritable institution en matière d’allaitement ;
  • les études médicales et revues publiées en ligne comme sur le site de l’OMS ;
  • les conseillères en lactation IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant) formées et diplômées en allaitement maternel.

Vous détenez désormais toutes les connaissances pour concilier reprise du travail et allaitement. Votre parenthèse lactée n’est pas prête de s’arrêter !