Une étude de l’OMS du 31 Mars 2023 démontre qu’à l’échelle mondiale, 5 % des adultes souffrent de dépression. Cette pathologie qui n’épargne personne est parfois confondue, à tort, avec la déprime. En effet, si les deux états présentent de nombreuses similitudes, ils sont pourtant très différents tant dans leur manifestation que dans les moyens à mettre en œuvre pour en venir à bout. 

Découvrez les différences entre dépression et déprime, ainsi que nos conseils pour endiguer le phénomène.

 

Déprime ou dépression : comment les différencier ?

La déprime : qu’est-ce que c’est ?

La déprime correspond à un état psychologique passager qui se caractérise par une baisse de moral, ainsi que par une tristesse temporaire. Il arrive que la déprime soit accompagnée de comportements irritables, anxieux, de difficultés d’endormissement ou de troubles du sommeil, ainsi que d’une perte de confiance en soi. Elle peut durer de quelques jours à quelques semaines et disparaît souvent spontanément. 

 

Et si c’était une dépression ?

Contrairement à la déprime, la dépression est issue d’un savant mélange entre des facteurs biologiques, sociaux et psychologiques. Cette dernière se traduit, à l’instar de la déprime, par des variations de l’humeur, mais quelques différences restent notables : 

  • la période des symptômes, nettement plus longue ;
  • l’intensité des émotions ressenties, bien plus forte ;
  • le degré de fatigue accumulé, durable et amplifié.

 

Facteurs de dépression et public concerné

La dépression Post Covid 

D’après une étude de mars 2022 réalisée par l’ONU , les taux mondiaux d’anxiété et de dépression ont augmenté massivement de 25% durant la première année de la pandémie de Covid-19.

Les symptômes de cette “dépression Covid” sont quelque peu différents d’une dépression classique. Le sujet manifeste les premiers signes de la pathologie au terme de plusieurs jours d’anxiété ou d’angoisse, à l’instar d’un traumatisme.  De nombreux facteurs de stress contribuent à amplifier cet épuisement psychologique : 

  • la peur d’être contaminé ou de contaminer un proche ;
  • les doutes face à l’avenir économique du pays ;
  • les confinements à répétition et l’isolement social qui en découle ;
  • les restrictions et la privation de liberté.

 

Un environnement anxiogène

Si des événements de la vie comme le deuil ou le chômage favorisent la dépression, d’autres, directement liés à l’actualité, peuvent eux aussi devenir source d’angoisse et d’anxiété. 

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie en est un exemple notable. D’après une étude menée en février par l’institut Ipsos pour Le Monde, l’invasion de l’Ukraine inquiète 90 % des Français, 43 % se diraient même très inquiets. 

Les principales angoisses se concentrent autour : 

  • des conséquences économiques de la guerre ;
  • d’une extension du conflit au-delà de l’Ukraine ;
  • d’une éventuelle attaque nucléaire.

L’inflation dont souffre la France est également préoccupante et favorise l’apparition de nombreuses inquiétudes, poussant parfois les sujets jusqu’à des pensées suicidaires. Les conséquences de cette flambée des prix sur la santé mentale sont particulièrement intenses : selon une étude Ifop de Juin 2023, 47 % des personnes interrogées qui souffrent de pensées suicidaires ont moins de 100 euros pour boucler les fins de mois. La santé psychologique est donc d’autant plus mise en péril depuis la hausse astronomique du coût de la vie. 

Troisième enjeu actuel qui entre en considération comme facteur de dépression : les conditions climatiques. Il en découle un symptôme appelé l’éco-anxiété, conceptualisée par la chercheuse Véronique Lapaige. Les médias contribuent à alimenter ces angoisses : les mauvaises nouvelles relatives au climat sont récurrentes et rarement accompagnées de solutions.

 

Qui est concerné ?

Parfois méconnue, la dépression infantile n’en demeure pas moins une réalité. Elle apparaît le plus souvent chez les enfants entre 10 et 12 ans et a des répercussions sur leurs humeurs, leurs comportements et parfois même leurs raisonnements. Ces symptômes puisent leur origine dans les facteurs génétiques, le milieu familial dans lequel évolue l’enfant ou encore son tempérament.

Un enfant dépressif peut présenter certains signes avant-coureurs, comme :

  • une tristesse persistante ;
  • des douleurs physiques ;
  • des difficultés de sommeil ;
  • un niveau d’énergie faible.

La dépression chez les adolescents se manifeste quant à elle généralement sous une forme un peu plus intense. Consommation de drogues ou d’alcool, fugues, délinquance, automutilation, troubles alimentaires : nombreux sont les comportements déviants observés chez un adolescent en souffrance psychologique. 

Une grande vigilance est de mise :  les jeunes ayant connu des épisodes de dépression seront plus sujets à développer ces mêmes troubles à l’âge adulte. Il convient ainsi d’échanger régulièrement avec vos enfants afin de prendre le mal à la racine.

Dans la vie adulte, des événements traumatisants comme la perte d’un proche, des soucis financiers ou des conflits familiaux peuvent mener à tomber dans un état de déprime ou de dépression qui peut se manifester par : 

  • une tristesse permanente ;
  • une baisse de motivation ;
  • une grande souffrance ;
  • un repli sur soi. 

 

Demander de l’aide

Dans un contexte où l’accès aux soins psychologiques a longtemps été réservé aux ménages les plus aisés, l’État a instauré le Dispositif mon Psy pour permettre à chacun de se soigner, à moindre coût.

Toutefois, pour aller encore plus loin et optimiser vos chances de guérison, vous pouvez :

  • intégrer un groupe de soutien, où vous retrouverez des individus qui souffrent des mêmes pathologies que vous. Prenez part à des réunions ou groupes de parole au sein d’associations comme La Porte Ouverte ou en ligne, comme sur le groupe Facebook France-Dépression ;
  • contacter le service Santé Psy Étudiant qui propose 8 séances de consultation gratuites et sans avance de frais  ;
  • vous rapprocher de votre mutuelle et demander une assistance psychologique ;
  • faire appel à un psychologue scolaire, ils sont également qualifiés et à disposition au sein des établissements.

 

Si soigner la déprime et la dépression demande du temps et de la patience, cette démarche ne se fait pas sans aide ou assistance. Si vous ou l’un de vos proches êtes concernés, contactez un professionnel de la santé mentale qui saura apaiser vos souffrances.