Après une exposition sonore importante (concert, travaux…), ou une maladie, vous ressentez une gêne momentanée de compréhension de la parole ou un trouble de l’audition ? Alors que beaucoup attendent que ce désagrément passe, dans le domaine de l’audition, il est important d’agir.  En effet, le fonctionnement du cerveau et les mécanismes de l’oreille sont interdépendants. De ces bons rouages dépendent la qualité de votre santé, de votre vie sociale et de vos capacités cognitives. Nous décryptons pour vous les différentes causes de surdité soudaine, et vous livrons nos conseils pour récupérer vos capacités auditives ! 

Que faire en cas d’effet cotonneux, de sifflements ou autre bruit dans l’oreille après exposition sonore ?

Un effet cotonneux, un sifflement ou bourdonnement apparaît après une exposition sonore, cela indique que l’intensité du son et que sa durée se sont révélées toxiques pour les cellules de l’oreille. Cela arrive lors de l’écoute prolongée à fort volume avec écouteurs, après un concert, après une soirée en discothèque ou une soirée privée à côtés des baffles. Tout comme cela survient après avoir bricolé avec des matériels puissants sans avoir porté les protections individuelles contre le bruit. Ces troubles apparaissent après car pendant, il n’y a pas de ressenti de douleur, pas d’alerte. Ces symptômes sont le signe que vos oreilles ont subi un traumatisme sonore aigu. Le résultat peut être le même en cas de traumatismes répétés dits « traumatismes sonores chroniques ».

Si cela vous arrive, la règle d’or est de mettre vos oreilles au repos dans une ambiance sonore calme. Si au bout de 8 heures de récupération, les symptômes persistent, il est alors indispensable de consulter votre médecin traitant ou les urgences du centre hospitalier de votre secteur.

Que faire en cas de sensations de gênes inopinées de compréhension de la parole ?

Il suffit d’un bouchon de cérumen, cette fameuse petite cire naturelle qui se trouve dans le conduit auditif, pour que le tympan ne vibre plus correctement. C’est alors que les informations sonores n’arrivent plus correctement à votre cerveau qui de fait, sera mis en difficulté pour décoder convenablement les informations sonores. Il est alors nécessaire de se rendre chez le médecin ORL pour qu’il vérifie et le cas échéant, pour qu’il extraie l’amalgame qui obstrue.

Une gêne de compréhension de la parole peut aussi survenir en cas d’otite séreuse notamment chez l’enfant de moins de 6 ans. Il s’agit d’une inflammation chronique de l’oreille moyenne avec la présence d’un liquide derrière le tympan. Celui-ci va empêcher peu à peu le tympan de vibrer correctement. Contrairement à l’otite externe, la personne n’a pas mal dans un premier temps et les symptômes apparaissent progressivement dont la modification des capacités de compréhension de la parole. Là encore, la consultation médicale s’impose. Mais il suffit de prendre un bain, de nager à la piscine, d’avoir fait du surf pour aussi rencontrer une gêne et si elle persiste, elle peut être la résultante de l’eau concentrée dans le conduit (à enlever avec un petit mouchoir en papier absorbant) ou à une otite externe. La douleur vous alertera rapidement.

Au quotidien, nous connaissons tous des gênes momentanées de compréhension de la parole. L’oreille est soumise aux différentes expositions sonores qui génèrent un stress acoustique. Plus il est présent et plus les informations sonores reçues par le cerveau sont difficilement décodables. Pour y remédier, il suffirait d’intégrer un temps de récupération. Ce temps de repos auditif est la règle d’or en matière d’audition. Le temps de sommeil  dans une ambiance calme (30 dB maximum) correspond à un break salvateur pour vos oreilles.

Que faire en cas de gêne de compréhension de la parole régulière ?

A partir de 55 – 60 ans, une grande majorité des êtres humains vit une diminution des capacités auditives. Ce phénomène naturel est appelé presbyacousie et il est lié au vieillissement des cellules de l’oreille avec l’avancée en âge. C’est alors que les difficultés de compréhension de la parole s’installent dans le quotidien. Ne rien faire c’est prendre le risque de ne plus oser faire répéter et de se replier sur soi, à l’écart des autres. Les récentes études scientifiques ont démontré la nécessité de maintenir les fonctions auditives pour bien stimuler le cerveau. Là encore, pour un bon équilibre de santé et de vie sociale, il est conseillé de consulter plutôt que de laisser faire.

Mais la diminution des capacités auditives peut aussi survenir au cours du parcours de vie avant même la presbyacousie pour de multiples raisons : expositions sonores ototoxiques, maladies, chocs crâniens etc. Le maintien des fonctions auditives est essentiel pour l’équilibre général de santé et la qualité de la vie sociale et professionnelle, et l’acquisition des apprentissages. Attendre ou « laisser faire », c’est mettre les fonctions cognitives en difficulté et prendre le risque de ternir sa trajectoire sociale et professionnelle. Des solutions existent pour éviter cela et elles reposent sur la prise en charge médicale.

Dans tous les cas, parce qu’il n’est pas toujours facile de se rendre compte d’une gêne ou d’un trouble de l’audition, les médecins ORL de l’association Journée Nationale de l’Audition invitent à intégrer un suivi médical régulier de son audition, au même titre que les autres déterminants de santé. Le rythme idéal consisterait à réaliser un bilan de l’audition au moins 1 fois tous les 5 ans avant 50 ans et 1 fois tous les 3 ans après. Chez l’enfant, les étapes clés sont indiquées dans le carnet de santé. Enfin, au moindre symptôme, consultez.