Dyslexie, dysgraphie, dyscalculie… Les troubles « dys » sont nombreux et touchent beaucoup d’enfants en France. Pour sensibiliser les gens sur le sujet, une journée nationale des « dys » a été créée en 2007 et a lieu le 10 octobre. Quels sont les troubles « dys », et surtout leurs impacts sur la vie des enfants atteints ?
Les dysfonctionnements « dys » : que sont-ils ?
Quand on parle de troubles « dys », on fait référence à des perturbations cognitives qui vont causer des difficultés d’apprentissage aux enfants qui en sont victimes. Elles peuvent aussi bien toucher le langage, le calcul, les gestes, ou encore l’attention. Il n’est pas question de déficience intellectuelle ici et l’intensité du trouble peut varier d’un sujet à l’autre.
Voici les principaux dysfonctionnements « dys » :
- Dyslexie : les dyslexiques vont avoir tendance à confondre les lettres qui se ressemblent et à inverser des syllabes au cours de la lecture à voix haute.
- Dysorthographie : il s’agit d’une altération de la production d’écrits et de l’orthographe. Il sera alors complexe d’écrire sans faire de fautes et de déchiffrer un texte.
- Dysphasie : ce sont des troubles du développement du langage. Les enfants parleront généralement tard et auront un vocabulaire réduit.
- Dyspraxie : ici, c’est la coordination des gestes qui est affectée. Les dyspraxiques auront du mal à réaliser des gestes simples comme lacer des chaussures ou s’habiller.
- Dysgraphie : c’est un trouble de l’écriture. Les lettres seront alors mal formées, et les traits ne seront pas nets ou réguliers.
- Dyscalculie : on touche cette fois-ci aux activités numériques et à la difficulté de comprendre ce qu’est un nombre et son utilité.
On considère que 5 à 7 % des enfants scolarisés sont touchés par des troubles « dys ». Dans 1 à 2 % des cas, les troubles sont même sévères et donc particulièrement handicapants. 40 % des enfants atteints de dysfonctionnements « dys » en présentent plusieurs[1].
Les conséquences au quotidien pour les enfants
Nombreux et variés, les troubles « dys » peuvent également avoir de lourdes conséquences pour les enfants concernés. Ils vont avoir rapidement de grandes difficultés d’apprentissage, car lire, écrire et compter font partie des premières choses que l’on apprend. Ce sont des bases indispensables pour la suite de la scolarité et si elles ne sont pas maîtrisées, d’autres lacunes suivront. Ces troubles peuvent également causer un isolement de l’enfant. Il pourra avoir honte de parler ou d’interagir avec ses camarades en classe et risque donc de rester dans son coin.
Les enfants « dys » ont besoin d’une prise en charge particulière dans certains cas, de consignes différentes, d’un suivi plus poussé. Cela peut alors impliquer un changement de structure scolaire, une coupure avec les habitudes de l’enfant, ce qui peut être déroutant. Ces troubles sont par ailleurs difficiles à diagnostiquer. Un enfant concerné peut donc mettre du temps à recevoir l’aide dont il a besoin et perdre confiance en lui.
Les signes qui peuvent vous alerter
Si les troubles « dys » sont durs à diagnostiquer, il y a quand même des signes que vous pouvez repérer :
- Retard de langage.
- Mauvaise coordination des gestes.
- Problème de mémoire.
- Mauvaise prise en main d’un stylo.
- Difficulté à lire.
- Inversion des lettres.
- Peu ou beaucoup de paroles.
- Difficulté à suivre des consignes.
De manière générale, si vous voyez que votre enfant a du mal à suivre à l’école ou est en décalage avec ses camarades, posez-vous la question et entretenez-vous avec votre médecin.
Quels sont les modes de diagnostic ?
Les premières personnes qui doivent prêter une attention particulière au sujet sont les parents et les professeurs. Les troubles « dys » peuvent se manifester aussi bien dans la sphère scolaire que familiale. Si vous avez le moindre doute concernant votre enfant, rapprochez-vous de ses professeurs. Idem si un de vos élèves présente des signes, contactez ses parents.
Avant de conclure à un trouble « dys », il faut écarter les déficiences intellectuelles et les pathologies psychiatriques. Ensuite seulement, des dépistages pourront être effectués comme un bilan orthophonique, psychomotricien ou cognitif en fonction du trouble « dys » à déceler.
Quels sont les différents traitements et accompagnements possibles ?
Il s’agit de troubles durables qui peuvent suivre l’élève pendant plusieurs années. Pour l’aider à progresser et à réduire ces troubles, des prises en charge en psychomotricité, ergothérapie, orthoptie, ou encore orthophonie sont recommandées.
Avec l’offre Esprit Santé, la mutuelle Mieux Être prend en charge les actes effectués sur prescription médicale. Les montants remboursés sont fonction des formules choisies et du remboursement de l’Assurance maladie.
Il est également important de proposer un accompagnement psychologique à l’enfant pour qu’il vive au mieux ces troubles. À l’école, l’idéal est une adaptation pédagogique propre avec lecture orale des instructions, photocopie des cours, reformulation de certaines consignes ou encore temps supplémentaires pendant les épreuves.
Pour accompagner au quotidien les enfants victimes de troubles « dys », plusieurs applications ont été créées. Parmi elles, on peut citer Atélecture qui aide à l’apprentissage de la lecture en orthophonie, Orthographo pour améliorer son orthographe, ou encore Deductimo qui aide à une meilleure compréhension de la lecture.
Très variés, les troubles « dys » affectent de nombreux enfants, même très jeunes. Il est important de surveiller l’évolution de votre enfant pour les détecter au plus tôt. La journée nationale des « dys » a pour but de sensibiliser les gens à ces pathologies.
Sources :
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/troubles-specifiques-apprentissages
http://www.afped.ca/dynamiques/documents/afped_publications/liste_manifestations_nov-2018-vf.pdf
[1] Inserm