Lorsque l’on est parent, il est parfois difficile d’avoir un regard neutre sur l’alimentation de son propre enfant. Certains vous diront qu’il mange trop, d’autres pas assez, d’autres encore affirmeront que c’est bien d’avoir un enfant « potelé », etc. Tout le monde y va de son commentaire, et vous, vous êtes complètement perdu ! Voici quelques repères simples et premiers conseils.
Reconnaître un enfant qui mange trop ou pas assez
Attention aux simplifications hâtives : un enfant trop gros n’a pas forcément « un bon coup de fourchette » ; un enfant « difficile » peut avoir des problèmes de surpoids en mangeant peu, mais toujours la même chose (des féculents le plus souvent ; des produits sucrés en quantités importantes et des produits à forte densité calorique). Afin de mieux saisir le style alimentaire de l’enfant et nous permettre de l’aider à se restaurer sereinement, on ne peut pas se contenter d’une typologie « petit/gros mangeur ». Il faut également observer :
- son plaisir à s’alimenter,
- la vitesse à laquelle il mange,
- les moments et les conditions dans lesquelles il se nourrit.
Les différents profils alimentaires des enfants
Le petit mangeur : c’est un enfant qui a un petit appétit ; il est peu intéressé par les aliments et est vite rassasié ; bien souvent, le moment du repas n’est absolument pas un moment agréable à ses yeux. Comme son développement staturo-pondéral est normal depuis sa naissance, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Il faut cependant rester vigilant en vérifiant régulièrement avec votre médecin que son développement staturo-pondéral est correct. Si vous avez des doutes, ou que ses apports nutritionnels baissent de manière avérée, vous pouvez consulter un diététicien/nutritionniste afin de vérifier si les apports sont suffisants.
Le trop petit mangeur : il ressemble fortement au petit mangeur, mais les rations alimentaires qu’il consomme ne sont pas suffisantes pour satisfaire ses besoins nutritionnels. Sa courbe de corpulence, calculée à l’aide de son IMC, se trouve en dessous des recommandations. Les plats que vous lui présentez le dégoûtent ; il se montrera particulièrement résistant et opposant. De ce fait, le temps du repas devient vite un moment de conflits récurrents et les inquiétudes vont bon train.
Le grignoteur : c’est un enfant qui mange de-ci de-là, tout au long de la journée ; il peut même seulement picorer à table (normal : il a mangé pendant plusieurs heures avant le repas), le tout sans avoir vraiment faim. Ce qui pose problème est la nature des aliments consommés et le fait que son alimentation se déstructure complètement. Il n’a plus de rythme alimentaire, son tube digestif ne se repose plus et les apports nutritionnels ne sont plus adaptés. Il ne partage plus les mêmes repas que l’ensemble de la famille (plats délaissés) et va même essayer de ne pas partager ce moment de repas (il a beaucoup mieux à faire ailleurs, et de toute façon il grignotera quand la faim se fera ressentir ! C’est un cercle sans fin, en somme).
Le glouton : il mange beaucoup et ne s’en cache pas forcément ; il a tendance à avaler la nourriture sans prendre le temps de la déguster, ni de la mastiquer. Manger pour lui est un véritable centre d’intérêt. Pour ceux qui oublient à ce point de prendre le temps de déguster, et qui mangent plus que nécessaire, le goût des aliments est oublié, la digestion difficile.
Le trop gros mangeur : c’est un enfant qui mange vraiment trop, c’est-à-dire beaucoup plus que ce qu’il dépense en énergie. De ce fait, le surpoids s’installe très rapidement. Les portions dans son assiette sont importantes (bien souvent égales ou supérieures à celle des adultes présents), et il demande régulièrement à être servi une seconde fois de la plupart des plats. Il peut aussi manger le plat très rapidement pour être servi une seconde fois (bien souvent avant que les autres convives aient terminé la première assiette). Tout le monde perd donc ses repères : les parents, comme l’enfant.
Alors, que faire ?
Surveiller la courbe de croissance du petit mangeur Le médecin/pédiatre veillera à ce que sa croissance se fasse harmonieusement et que l’enfant est en bonne santé. Il faut accepter le petit appétit de cet enfant : il mange peu, car telle est sa nature. Si une consultation chez un(e) diététicien(ne)/nutritionniste vous rassure, alors n’hésitez pas ; il n’est jamais bon de vivre avec des angoisses.
Le trop petit mangeur devra consulter un médecin/pédiatre régulièrement : face aux refus de manger, toute piste médicale ou psychologique peut être suivie ; le médecin/pédiatre sur veillera la santé de l’enfant ; un suivi avec un psychologue peut aider à comprendre les origines du refus alimentaire de l’enfant et à le prendre en charge. Vous pouvez également consulter un diététicien ou un nutritionniste qui vous conseillera afin de couvrir au mieux les besoins nutritionnels de l’enfant.
Apprendre au grignoteur à manger à table : le plus importante est de fixer quelques règles.
- Au moment du goûter, le temps doit être restreint et ne pas durer jusqu’au repas. Il faut mettre l’enfant à table et déterminer avec lui les produits consommés et leurs portions. Le goûter doit rester un tout petit repas et ne pas se substituer au dîner (ou déjeuner en cas de collation le matin). Si l’enfant grignote parce qu’il s’ennuie, alors il faut le stimuler pour mettre en place des activités (lui proposer des idées par exemple).
- Déjeuner et dîner : partager ces moments de repas avec le reste de la famille. Si cela est possible dans l’organisation de la vie de famille, partager le petit déjeuner avant d’entamer la journée peut être aussi un moment très agréable.
Apprendre au glouton à déguster : celui qui mange trop vite risque de trop manger (et cela peut entraîner des maux de ventre en fin de repas). Ce n’est qu’en prenant le temps de manger que l’on est sûr d’ajuster la prise alimentaire à notre faim (minimum 20 mn). Le glouton doit donc apprendre à déguster… et à mastiquer. Voici quelques conseils pour ralentir le rythme du repas de façon ludique.
- Jeu de la fourchette : poser la fourchette toutes les 2 bouchées ; celui qui a gagné est celui qui a fini son assiette en dernier.
- Attendre entre les plats que tout le monde ait fini et en profiter pour raconter un moment de sa journée pour faire patienter.
- S’il est petit, proposez-lui de « faire le crocodile » (pour mieux mastiquer).
Apprendre au trop gros mangeur à reconnaître sa faim, l’inciter à se dépenser : il ne faut jamais mettre un enfant au régime sans prescription et soutien médical. Trop d’erreurs sont commises par des parents pleins de bonne volonté et ont pour conséquences une aggravation du problème et l’apparition de nouveaux conflits. Il faut aider l’enfant à se dépenser ; lui apprendre à déguster les aliments et enfin l’aider à faire la différence entre « l’envie de manger » et « la faim ». Dans certaines situations, il faut aussi avoir un œil sur ce que l’enfant mange quand il est chez ses grands-parents, chez la nourrice, et au restaurant scolaire.
Une mise en place d’un suivi chez un diététicien/nutritionniste apportera une aide et un soutien précieux afin de mieux évaluer les besoins nutritionnels de l’enfant et vous permettra d’obtenir des petites astuces en techniques culinaires. N’hésitez pas à vous rapprocher de nos coachs forme et nutrition qui vous accompagnent au quotidien et répondent à vos questions.