Vivre avec une personne atteinte d’autisme peut parfois être source d’inquiétude et d’incompréhension pour les proches, notamment au moment où le diagnostic est posé. S’il peut intervenir dans la petite enfance, il n’est pas rare qu’il soit plus tardif. D’après Santé publique France, 74 enfants sur 10 000 sont diagnostiqués TSA en France chaque année. Comment réagir face à l’annonce et comment accompagner au mieux l’enfant atteint ?
Découvrez les dessous de ce trouble très répandu et apprenez à vivre avec l’autisme.
Qu’est-ce que l’autisme ?
Définition de l’autisme
L’autisme, ou TSA (Trouble du Spectre Autistique) n’est pas une maladie mentale, mais un handicap atteignant le développement d’une personne. Il se traduit par des difficultés, plus ou moins aiguës selon les cas, venant troubler le fonctionnement de l’individu, principalement dans les domaines du contact avec l’environnement et avec autrui.
Les symptômes de l’autisme
Les symptômes de l’autisme sont visibles essentiellement dans la relation qu’a l’individu avec le monde qui l’entoure. Il se caractérise par :
- des interactions sociales plus compliquées ;
- des troubles du comportement ;
- des réactions sensorielles inhabituelles pouvant être assez violentes ;
- des troubles dans la communication.
Chaque individu présentera des combinaisons différentes de ces différents symptômes selon des degrés d’intensité variables. Cette variété implique une grande différence d’une personne à l’autre, malgré des symptômes communs.
Ces particularités entraînent, dans bien des cas, des difficultés liées à l’apprentissage et à l’insertion dans la vie quotidienne. Il faut cependant noter que les symptômes liés au trouble autistique peuvent varier au cours de la vie de la personne et se faire plus ou moins intenses selon les circonstances.
Les différents degrés d’autisme
Le manuel DSM 5 de diagnostic et de statistiques des troubles mentaux définit trois niveaux de troubles autistiques :
L’autisme de niveau 1
L’autisme de niveau 1, qui se traduit par de légers problèmes de communication et de socialisation, nécessite une thérapie comportementale. Une personne atteinte d’autisme de niveau 1 peut parvenir à une qualité de vie considérée comme normale avec un soutien minime.
L’autisme de niveau 2
L’autisme de niveau 2, qui est caractérisé par de graves lacunes en communication verbale et non verbale, nécessite une thérapie plus poussée, pouvant notamment inclure un volet sensoriel ainsi qu’une approche ergothérapeuthique. Une personne atteinte d’autisme de niveau 2 a besoin de plus de soutien et aura parfois du mal à accomplir seule certaines tâches quotidiennes.
L’autisme de niveau 3
L’autisme de niveau 3 se définit par des troubles de communication très graves ainsi que des comportements répétitifs et/ou restreints. Une telle forme d’autisme nécessite une thérapie intense portant sur des domaines variés. Une personne atteinte d’autisme de niveau 3 a besoin d’un soutien très important, parfois incarné par un soignant qui l’aidera au quotidien à acquérir les compétences essentielles.
Détection de l’autisme
Des signes qui ne trompent pas
Si la détection de l’autisme est plutôt facile chez un individu adolescent ou adulte, la suspicion d’un tel trouble chez l’enfant s’avère plus difficile, notamment lorsqu’il s’agit d’un jeune enfant. En effet, comment déterminer qu’un individu présente des troubles du développement alors qu’il est en pleine phase de croissance ? Cependant, chez un enfant de moins de trois ans, certains signes doivent attirer l’attention, notamment :
- une certaine forme de passivité, à savoir peu voire pas de réactivité face aux interactions sociales ;
- le fait de sembler ne pas entendre lorsqu’on l’appelle par son prénom ;
- le fait de préférer systématiquement la solitude à la compagnie des autres enfants ;
- les difficultés dans l’accrochage visuel ;
- un retard ou une perturbation des capacités à parler ;
- un intérêt restreint à certains domaines précis ;
- des réactions ou aversions disproportionnées face à certains stimulis sensoriels, comme une lumière vive, certaines textures, certains aliments, etc.
Dans tous les cas, et quel que soit l’âge de la personne, une perte ou une diminution du langage ou des compétences sociales est un indice déterminant qui doit interroger l’entourage et mener à une consultation.
Prendre en charge un enfant atteint d’autisme
La prise en charge d’un enfant autiste inclut des mesures d’ordre sanitaire, mais aussi médico-social. Il est recommandé d’évaluer au moins une fois par an le développement de l’enfant afin de pouvoir ajuster au mieux le degré de prise en charge. Celle-ci comprend des soins en psychoéducation, en psychomotricité et en orthophonie dont le but est de l’aider à développer :
- son langage ;
- ses capacités sensorielles ;
- ses capacités motrices ;
- ses capacités cognitives ;
- la gestion de ses émotions ;
- la gestion de son comportement.
Pour aider au mieux votre enfant et le faire grandir de manière équilibrée, formez-vous aux différentes méthodes permettant d’accompagner une personne souffrant de troubles du comportement. La méthode ABA, qui vise une amélioration du comportement de l’enfant par le renforcement, permet d’obtenir de bons résultats en termes de communication et d’autonomie. La méthode TEACCH poursuit le même objectif, mais propose de structurer l’environnement dans lequel évolue l’enfant.
Si le processus de prise en charge est entamé suffisamment tôt et qu’il est soigneusement adapté à la personne, on peut s’attendre à de bons progrès en autonomie, en communication et en socialisation.
Un TSA est un handicap qui vient modifier l’existence de la personne, sans pour autant y mettre des bornes strictes. En cas de questions sur l’accompagnement d’un enfant autiste, notre service d’assistance Allô Santé est à votre écoute.