Le soleil n’est pas sans danger pour la vue. Par beau temps, comment limiter les risques pour ses yeux ? On vous répond !

Quels sont les dangers du soleil pour les yeux ?

Les rayons UV : A, B et C 

Les rayons ultraviolets sont de trois sortes, selon leur longueur d’ondes :

  • les rayons UV A : les plus dangereux. Ils peuvent endommager le cristallin chez les adultes et même la rétine et la cornée chez les enfants,
  • les rayons UV B et UV C : considérés comme moins agressifs, ils ne sont pas inoffensifs pour autant et sont absorbés par le cristallin et la rétine.

La quantité de rayons UV à laquelle on est exposé est indépendante de la chaleur ressentie (par temps couvert par exemple).

Elle peut être fortement augmentée par le phénomène de réflexion lumineuse sur des surfaces claires (ex. : murs blancs) ou réfléchissantes (ex. : immeubles vitrés) :

  • l’eau réfléchit jusqu’à 10 % des UV,
  • le sable jusqu’à 20 %,
  • la neige 85 %.

 Les effets des rayons UV sur les yeux 

UV A, B ou C, tous les rayons UV sont dangereux pour les yeux. 

Les rayons UV peuvent provoquer des lésions dangereuses pour ceux qui s’exposent sans se protéger les yeux, et ils peuvent aussi favoriser l’apparition de certaines pathologies oculaires :

  • ophtalmie : elle touche la cornée et elle est causée par la réflexion des UV sur la neige, la mer et le sable. Elle peut aussi être due à une exposition à une lampe à UV sans protection. L’ophtalmie peut être comparée à un fort coup de soleil, entraînant une brûlure de la couche superficielle de la cornée : l’épithélium cornéen.

L’ophtalmie se manifeste par :

      • des picotements, une sensation de « sable sous les paupières » qui peut aller du simple désagrément à des douleurs à la limite de la tolérance,
      • des douleurs avec rougeur oculaire, larmoiement et photophobie (difficulté à supporter les sources lumineuses).

Ces désagréments apparaissent entre 2 à 8 heures après l’exposition. Le traitement repose sur l’occlusion des yeux grâce à un pansement. Un antalgique peut être prescrit pour soulager la douleur. Le plus souvent, la situation redevient normale en moins de 48 heures et sans laisser de séquelle.

 

  • apparition précoce de la cataracte : il s’agit d’une opacification du cristallin, la petite lentille ovale située derrière la pupille. La vision devient alors floue, avec des couleurs plus fades,
  • accélération de la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) : elle touche la partie centrale de la rétine. La DMLA peut entraîner une perte de la vision centrale, obligeant le patient à suivre une rééducation basse vision,
  • atteintes graves de la rétine,
  • cancer de la peau sur les paupières,
  • inflammation des muqueuses oculaires,
  • ulcération de la cornée (kératite),
  • kératoconjonctivite printanière : elle touche plutôt les jeunes garçons (avant la puberté). Cette pathologie est typique des régions méditerranéennes, et devient plus virulente l’été. Les sujets atteints présentent une hypersensibilité à la lumière et à la chaleur, touchant la conjonctive. La kératoconjonctivite dure environ 10 ans, puis disparaît spontanément. Des séquelles restent parfois, comme une baisse de l’acuité visuelle,
  • rétinopathie solaire : elle est une inflammation de la rétine, provoquant un œdème maculaire. L’excès de lumière, touchant la rétine, provoque un éblouissement parfois douloureux. Cette lésion atteint principalement des personnes ayant passé trop de temps à fixer le soleil, surtout pendant les éclipses. Le centre de la rétine peut être brûlé du fait de cette exposition. Une tâche noire apparaît dans le champ visuel droit devant, la vision des couleurs est altérée, et les lignes droites semblent incurvées. L’œdème maculaire est en principe régressif : en quelques jours, ou quelques mois, la vision redevient normale, grâce à un traitement à base de cortisone, appliqué localement. Mais lorsque l’œdème maculaire est trop grave, la personne atteinte peut en garder des séquelles, comme un amoindrissement de ses capacités visuelles.

Quand et où l’œil est-il exposé au soleil ?

En France Métropolitaine, il est prudent d’être vigilant du début du mois de mai, jusqu’à la fin du mois d’août : les rayons solaires sont très virulents pendant cette période, surtout entre 12 h et 16 h.

L’exposition des yeux aux UV se fait par :

  • exposition directe : les rayons directement reçus par les yeux,
  • diffusion : les rayons présents dans l’atmosphère,
  • réflexion : les rayons réfléchis par certaines surfaces.

L’agressivité des UV du soleil peut se manifester en dehors de toute sensation de chaleur : par temps couvert ou venteux par exemple.

En particulier, leur intensité est renforcée par la réverbération sur des surfaces claires (neige, sable ou eau) et lorsque l’on se trouve en altitude : + 10 % tous les 1000 mètres.

Il faut donc être particulièrement vigilant lors des séjours à la mer ou à la montagne. 

 

Quelles sont les personnes les plus sensibles au soleil ?

  • les bébés et les enfants sont très vulnérables : leurs yeux sont beaucoup moins armés pour résister aux UV que ceux des adultes,
  • les personnes âgées souffrant déjà de cataracte ou de dégénérescence maculaire (DMLA) : leurs pathologies peuvent être aggravées par une exposition solaire insuffisamment, ou non protégée,
  • se protéger est également recommandé aux personnes dont l’épiderme, les yeux et les cheveux sont clairs. Sont également concernées les personnes ayant de nombreux grains de beauté, ainsi que les membres de familles à risques de développer des cancers cutanés.

Comment protéger ses yeux du soleil ?

Protéger ses yeux du soleil : conseils pratiques

  • éviter de s’exposer entre midi et 16 heures,
  • si l’on se trouve à l’extérieur dans cette tranche horaire, rechercher les endroits ombragés,
  • protéger systématiquement les enfants : leurs yeux sont très fragiles et plus sensibles que ceux des adultes aux effets des UV,
  • le port d’un chapeau ou d’une casquette est conseillé.

Bien choisir ses lunettes de soleil

Pour être efficaces, les lunettes de soleil doivent :

  • porter la mention « CE » : preuve qu’elles respectent les normes de sécurité européennes,
  • stopper les rayons UV : les verres doivent bénéficier d’un traitement anti-UV,
  • protéger contre la lumière du soleil et les éblouissements : le degré de protection est signalé par un indice spécifique compris entre 0 et 4, du plus faible au plus élevé. Il est représenté par un pictogramme,
  • respecter les couleurs le plus possible, surtout si elles servent pour la conduite automobile,
  • être résistantes aux chocs,
  • avoir de bonnes qualités optiques,
  • pour les enfants : préférer les matières plastiques, plus résistantes que le verre, et choisir un modèle qui couvre bien l’œil pour le protéger le plus possible.

A noter :

  • Les verres sombres ne protègent que s’ils sont traités contre les UV. Dans le cas contraire, ils aggravent les dégâts en favorisant la dilatation des pupilles, et en augmentant la quantité de rayons nocifs reçus par les yeux. Des verres blancs traités anti-UV sont efficaces, pas les verres fortement teintés s’ils ne sont pas traités anti-UV,
  • les lentilles de contact bénéficient souvent d’un traitement contre les UV et elles protègent la partie de l’œil qu’elles couvrent : cornée, cristallin, rétine. Pour une protection optimale, il faut aussi porter des lunettes de soleil,
  • des traitements complémentaires des verres améliorent le confort visuel : par exemple, les verres polarisants suppriment les éblouissements dus aux surfaces réfléchissantes.

 

Indices de protection : que choisir ?

  • Catégorie 0 : faible protection

Les verres filtrent moins de 20 % des rayons UV. Ils sont clairs ou très légèrement teintés.
Ce sont des lunettes de confort, à visée esthétique, qui n’assurent pas une protection efficace contre les UV. Il est possible de les utiliser à l’intérieur, ou dans des endroits peu exposés au soleil en ville et à la campagne.

  • Catégorie 1 : faible protection

Les verres filtrent de 20 à 57 % des rayons UV. Ils sont légèrement teintés.
Leur faible protection limite leur usage à un ensoleillement faible, par exemple par temps couvert et en hiver.

  • Catégorie 2 : protection moyenne

Les verres filtrent de 58 à 82 % des rayons UV. Ils sont moyennement teintés. Prévus pour la ville et la campagne, ils assurent une protection moyenne contre les UV. Ils sont adaptés à un ensoleillement moyen, pour des yeux peu sensibles.

  • Catégorie 3 : haute protection

Les verres filtrent entre 83 et 92 % des rayons UV. Ils sont foncés.  Leur niveau de protection contre les UV est bon. Ils sont adaptés en cas d’ensoleillement important, en mer, en montagne et pour la conduite automobile.

  • Catégorie 4 : très haute protection

Les verres filtrent plus de 92 % des rayons UV. Ils sont très foncés.
Ils conviennent à un niveau d’ensoleillement très important. Ils sont interdits pour la conduite, car ils réduisent la visibilité nécessaire au conducteur. 
Par contre, ils sont adaptés à la mer et en montagne et d’une qualité idéale en cas de réverbération (mer, neige, sable).

La couleur des verres a-t-elle une importance ?

  • Les verres gris, équipement de haute montagne, assurent une bonne perception des couleurs naturelles,
  • les verres bruns assurent une bonne protection contre l’éblouissement et ils renforcent les contrastes,
  • les verres jaunes renforcent les contrastes de nuit et par temps de brouillard : ils sont adaptés à la conduite automobile par temps gris,
  • les verres bleus ne sont pas très protecteurs, et ne sont appropriés qu’à une faible luminosité.

A chaque activité ses lunettes

Il existe des modèles adaptés aux activités pratiquées : haute montagne, conduite automobile, ville, course à pieds, cyclisme, baignade et activités nautiques, vol en deltaplane…

Formes, couleurs, matériaux employés, il y en a pour tous les goûts. L’important est de choisir un bon niveau de protection contre les UV.

 

Références

Sources 

  •  Institut National de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).
  •  Association Nationale pour l’Amélioration de la Vue (ASNAV). Se protéger des UV 

Rédaction

  • l’Equipe Offre Prévention de la Mutualité Française
  • Dr Claire Allais, médecin généraliste.