L’automne est de retour, les forêts se parent de leur manteau orangé et les champignons sortent de terre pour nous offrir leurs saveurs. Si la perspective d’une poêlée de cèpes ou de bolets vous enchante, vous pourriez décider de vous mettre en quête de ces mystérieux eucaryotes. Mais prenez garde, certains champignons toxiques pourraient bien vous laisser un goût amer !
Dans cet article, découvrez nos conseils pour éviter l’intoxication avant, pendant et après la cueillette de vos champignons.
Trouver des informations sur votre coin à champignons
La législation qui encadre la cueillette des champignons
Comme toutes les denrées sauvages, les champignons sont soumis à une législation spécifique. En France, les forêts publiques ne représentent qu’un quart du parc forestier total et il y a donc de fortes chances pour que votre coin à champignons se trouve en fait sur un espace privé. Dans les deux cas, la cueillette des champignons est encadrée par l’article 547 du Code civil, qui définit les droits et devoirs des cueilleurs.
La cueillette des champignons doit être modérée pour protéger la biodiversité. En France, cueillir des champignons est toléré pour la consommation familiale. Chaque personne peut récolter jusqu’à 5 litres de champignons tandis que, pour un groupe, la cueillette ne doit pas dépasser les 10 litres.
Apprenez à reconnaître les différentes espèces de champignons
En cueillant des champignons sauvages sans savoir les reconnaître, vous vous exposez à un important risque d’intoxication alimentaire. Certains champignons sont extrêmement toxiques et peuvent, dès la première ingestion, mettre votre vie en péril. Avant de vous lancer dans la cueillette, nous vous recommandons de vous munir d’un manuel de reconnaissance de champignons comme le Guide de poche de mycologie officinale ou de vous tourner vers une association de mycologie qui saura vous indiquer les espèces à ne pas ingérer.
Ne cueillez pas vos champignons n’importe où !
La chaire des champignons est relativement poreuse et absorbe facilement les particules de l’air. Parce que les champignons peuvent rapidement se charger en métaux lourds et en agents polluants, nous vous conseillons d’éviter de ramasser ceux qui poussent à proximité des routes et des espaces pollués.
Les erreurs à éviter une fois dans la forêt
L’heure de la cueillette de vos champignons est enfin arrivée. Suivez nos conseils pour préserver la biodiversité et votre santé pendant la cueillette.
L’équipement du cueilleur de champignons
Pendant la cueillette, munissez-vous :
- d’une paire de bottes en caoutchouc ;
- d’un imperméable ;
- d’un panier en osier ou un carton, pour éviter d’endommager vos champignons en les mettant dans un sac en plastique ;
- d’un couteau, pour ramasser certains champignons et inspecter leur chaire ;
- d’un manuel de mycologie, pour vérifier en temps réel si les champignons sont comestibles.
Veillez également à informer vos proches de votre zone de cueillette afin d’éviter de vous perdre dans la forêt sans que personne ne puisse vous retrouver.
Pratiquer la cueillette sans abîmer champignons et biodiversité
Pour cueillir votre champignon sans abîmer le humus, arrachez-le de la terre en l’attrapant à la base du pied et en le tournant délicatement sur lui-même. Une fois le champignon déterré, n’hésitez pas à reboucher le trou avec un peu de terre pour qu’un autre champignon puisse repousser à cet endroit.
Les champignons à ramasser et ceux à ne pas approcher
Les principaux champignons comestibles qui tapissent les forêts françaises sont :
- Les cèpes (Cèpe de Bordeaux, Cèpe bronzé, Cèpe d’été) ;
- Les bolets, qui poussent au pied des chênes ;
- Les morilles et leurs alvéoles caractéristiques ;
- Les girolles, qui apprécient les sols calcaires ;
- Les lactaires délicieux, que l’on retrouve dans les forêts de conifères ;
- Les trompettes de la mort, qui n’ont d’effrayant que leur nom puisqu’elles sont parfaitement comestibles.
À l’inverse, pour éviter l’intoxication alimentaire, il est préférable d’éviter de ramasser :
- Les bolets de Satan, reconnaissables à leur pied rougeâtre ;
- Les fausses morilles, qui servent à la fabrication de carburant pour fusées ;
- Les calices de la mort, qui provoquent hémorragies internes et septicémies ;
- Les Amanites tue-mouches, avec leur chapeau rouge à points blancs.
Retour de cueillette : des précautions à prendre du panier à l’assiette
Une fois rentré de votre interlude forestière, examinez votre cueillette à la lumière pour identifier les champignons toxiques qui auraient pu échapper à votre vigilance. Rincez votre butin à l’eau froide et lavez-vous les mains avec du savon. Pensez également à prendre votre cueillette en photo pour pouvoir identifier les champignons en cas d’intoxication.
Une intoxication aux champignons sauvages peut être mortelle, cueillez-les avec grande précaution et ne sous-estimez en aucun cas vos symptômes.