D’après le portail social 2022 de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques), 9 % des familles sont aujourd’hui dites “recomposées”, part qui reste stable depuis 1999. Si attendre un enfant est souvent synonyme de consécration au sein d’un couple, accueillir celui de l’autre peut s’avérer un challenge difficile à relever. 

Découvrez comment accueillir l’enfant de votre conjoint pour vous préparer sereinement au rôle de beau-parent.

Beau-parent, un rôle parfois compliqué

Les représentations sociales des beaux-parents

Dans les représentations sociales, la belle-mère détient souvent le rôle d’une personne aigrie et méchante, à l’instar de la marâtre dans les contes de fées. Pour les femmes, la position de belle-mère est d’autant plus compliquée : alors qu’on attend que leur instinct maternel les guide, elles doivent toutefois veiller à rester à leur place pour ne pas faire de l’ombre à la mère de l’enfant. Les beaux-pères, quant à eux, font souvent figure d’autorité dans les mentalités collectives : un préjugé qui prône une vérité pourtant loin d’être systématique ! 

 

Apprendre la parentalité

Lors d’une grossesse désirée, les parents ont 9 mois pour se préparer à l’heureux bouleversement de l’arrivée d’un enfant. À l’inverse, en accueillant l’enfant de l’autre, les beaux- parents doivent opérer une initiation accélérée de la maternité ou paternité, d’autant plus lorsqu’ils n’ont jamais expérimenté la parentalité ou qu’ils ne souhaitaient pas avoir d’enfant. Endosser de nouvelles responsabilités, apprendre à connaître un enfant souvent déjà grand tout en étant disponible pour lui est un apprentissage qui prend parfois du temps : soyez indulgent avec vous-même ! 

Sur Instagram, Gérome, créateur du compte @daddy.flex.family, partage son quotidien avec ses deux enfants et les sept de sa femme Diana : une famille nombreuse recomposée qui a su trouver le bon équilibre et qui prouve qu’avec de bonnes bases, tout est possible !

Comment appréhender l’accueil de l’enfant de votre conjoint ?

S’accorder sur l’éducation

Positive ou traditionnelle : s’accorder sur l’éducation que l’on souhaite donner aux enfants est indispensable. Pour ce faire, discutez des points importants avec votre compagnon sans tenter de chambouler le modèle préexistant. Vous pouvez par exemple vous réunir autour d’un conseil familial pour élaborer ensemble de nouvelles règles ou mieux comprendre celles déjà en place. 

Il est également primordial de cadrer votre rôle dès le départ et savoir ce que votre conjoint attend de vous afin de ne pas outrepasser les limites de votre statut de beau-parent : 

  • Avez-vous votre mot à dire sur l’éducation de son enfant ? ;
  • Comment l’enfant doit-il vous appeler ? ;
  • Pouvez-vous vous laisser aller à des élans de tendresse ? ;
  • Avez-vous le droit de réprimander ou de le punir ?  ;
  • Pouvez-vous l’aider à faire ses devoirs ? 

En cas de désaccord, ne vous contredisez jamais devant l’enfant de votre conjoint : cela enverrait le mauvais signal et contribuerait à instaurer un mauvais climat au sein du foyer recomposé.

Ne pas se focaliser uniquement sur son couple

Si les premières années d’une idylle sont souvent une période de lune de miel, il faut vous préparer à laisser de la place à l’enfant de votre conjoint que vous allez accueillir et vous montrer disponible pour lui. 

Dans le cas contraire, un comportement de possessivité et de jalousie pourrait émerger et vous positionner en concurrent aux yeux de l’enfant.

 

Emménager dans un nouvel endroit

Si vous vous sentez prêt à accueillir l’enfant de l’autre, emménager dans une nouvelle maison peut être une bonne idée. En effet, ce lieu neutre, vierge de tout souvenir de l’ancien cadre familial, sera idéal pour ouvrir un nouveau chapitre pour votre famille recomposée. Pour l’enfant, le risque qu’il éprouve la sensation que vous remplaciez le parent parti du domicile familial sera moindre. 

Vous prendrez ainsi vos marques tous ensemble : l’occasion de créer de nouveaux rituels et souvenirs en famille !  

 

Comment trouver sa place ?

Prendre le temps de connaître l’enfant

Pour essayer de développer une bonne relation avec l’enfant de votre conjoint, prenez le temps d’apprendre à le connaître en vous intéressant à lui, à ses centres d’intérêt ou à ses rêves. Vous pouvez par exemple lui proposer une activité ou une sortie à deux, sans toutefois le lui imposer. 

Pourquoi ne pas essayer de vous trouver une passion commune ? Si sa réponse est négative, prenez du recul sur la situation : comme toute relation, elle évoluera au fil du temps. 

Expliquer sa place à l’enfant

Pour ne pas brusquer l’enfant, il est primordial de lui expliquer votre place au sein du nouveau foyer familial : rappelez-lui que votre objectif n’est pas de remplacer son autre parent, mais de construire une bonne relation avec lui. Essayez de trouver les bons mots en fonction de son âge, et faites-lui comprendre qu’il peut vous faire confiance et que vous saurez répondre présent pour lui s’il en ressent le besoin

 

Légitimer la peine de l’enfant suite à la séparation de ses parents

Les séparations sont un bouleversement au sein de la cellule familiale et peuvent laisser des séquelles psychologiques à l’enfant. Aussi, il pourra éprouver du chagrin, des angoisses ou de la colère face à la situation. Acceptez sa peine et ne le forcez pas à tisser des liens avec vous. 

Il n’est pas rare qu’un conflit de loyauté à l’égard de son autre parent puisse surgir, menant à un comportement méfiant à votre égard. Pour ne pas amplifier ce sentiment, ne dénigrez pas son autre parent biologique avec votre conjoint en sa présence. 

 

Savoir vous effacer lorsque cela est nécessaire

Les moments privilégiés parent-enfant sont essentiels. Le temps d’une discussion, d’une activité ou d’un week-end, il est nécessaire de savoir s’effacer pour laisser l’enfant seul avec son parent. 

Accueillir l’enfant de l’autre est parfois un défi difficile à relever. Laissez le temps à chacun de s’apprivoiser et de trouver ses marques dans cette nouvelle constellation familiale. En cas de difficulté, n’hésitez pas à demander de l’aide auprès d’un professionnel de santé ou en sollicitant une assistance psychologique.