En 2022, la moyenne d’enfants par femme en France atteignait 1,80 selon les données d’une étude Insee. Avec seulement 723 000 naissances dans l’Hexagone en 2022, nombre le plus bas enregistré depuis 1946, on assiste à un net recul de la natalité. 

Manque d’envie, pression sociale, préoccupations écologiques, désir d’indépendance ou encore coût de la vie en hausse : quelles sont les raisons le plus souvent invoquées par les personnes qui ne veulent pas procréer et qui l’assument ? Mutuelle Mieux-Etre décrypte avec vous ce phénomène qui fait couler tant d’encre.

 

Fonder une famille : une pression sociale ?

“Le plus beau rôle d’une vie” : qui n’a jamais entendu les mères ou pères de famille arguer que la parentalité les a révélés et qu’ils n’ont compris le but de leur vie qu’en fondant une famille ? Face à cette évidence qui frappe de nombreux parents, on trouve pourtant de plus en plus de femmes et d’hommes qui au-delà de ne pas partager ce sentiment, n’ont jamais ressenti le désir ardent de franchir le pas. 

Dans la société actuelle, les traditions ont la dent dure. Après un certain temps de vie commune, les grands-parents et parents font souvent montre d’impatience pour que leur progéniture choisisse enfin de se marier et de leur apporter les petits-enfants tant espérés avec les sempiternelles “c’est pour quand ?” ou “attention à ton horloge biologique !“ 

Mais cette pression sociale dépasse parfois les frontières familiales et collègues ou amis ne voient pas toujours d’un très bon œil ce qu’ils estiment comme une pensée dérangeante, rare et surprenante. Devant ce jugement implicite constant, ces personnes sans enfants appelées “childfree” se retrouvent fréquemment montrés du doigt et victimes de nombreux préjugés, parfois infondés : 

  • C’est de l’égoïsme ;
  • Tu changeras d’avis plus tard ;
  • Tu vas le regretter ;
  • Tu seras seul quand tu seras plus âgé ;
  • Tu vas passer à côté de ta vie.

Pourtant, le phénomène gagne de plus en plus de terrain et ce sont près de 33% des femmes en 2022 qui considèrent que leur bonheur n’est nullement dépendant d’une quelconque maternité selon une étude Ifop menée en partenariat avec le magazine “Elle”. Ces femmes, pour la plupart féministes et engagées écologiques, tentent de déconstruire une vision étriquée d’une société qui se dit moderne et qui prône la “parfaite petite famille heureuse”.

 

Les enfants ça coûte cher !

Dans un contexte inflationniste majeur, de plus en plus de personnes en âge de procréer avancent l’argument financier pour justifier leur non-désir d’enfants. Frais de garde, couches, alimentation, frais scolaires, habillement, soins médicaux ou encore matériel de puériculture : c’est un fait, avoir un enfant demande un certain investissement pécuniaire ! 

Si les aides de l’État sont nombreuses pour soutenir financièrement les jeunes parents ou que certaines solutions de seconde main existent, de nombreux frais ne sont pas pris en charge que certains ménages ne sont pas disposés à absorber.
 

 

Je tiens trop à mon indépendance !

Voyager sur un coup de tête, faire des grasses matinées, sortir avec des amis ou avec sa moitié sont autant d’activités réjouissantes dont peuvent profiter sans modération les personnes sans enfants. Ces profils indépendants n’aiment généralement pas les contraintes ni se sentir restreints dans leurs choix de vie. Épicuriens par nature, ils tiennent à leur liberté et associent l’enfant à une privation de cette dernière et ne distinguent aucune corrélation possible entre vie de famille et improvisation.  

 

Je désire me consacrer entièrement à ma carrière

Avec l’émancipation des femmes, elles sont chaque année de plus en plus nombreuses à vouloir privilégier leur vie professionnelle. Affirmation de leur position dans la société, ambition de plus en plus élevée ou encore désir de mieux gagner leur vie : les femmes d’aujourd’hui sont des femmes actives assumées ! Selon l’Insee, 70% des femmes travaillaient en France en 2022, soit deux fois plus qu’il y a 30 ans. Heures supplémentaires, déplacements professionnels, séminaires ou soirées afterwork : avec un enfant à charge, notamment en bas âge, concilier vie professionnelle avec une vie de famille épanouie n’est pas toujours chose aisée.

 

Je soutiens l’urgence écologique

Depuis le 15 novembre 2022, nous sommes désormais 8 milliards d’habitants sur Terre, un chiffre historique, mais surtout source d’inquiétudes. Le principal pollueur de la planète est l’Homme : il serait en outre, selon les plus fervents défenseurs de l’environnement, responsable du réchauffement climatique, de la propagation des pandémies et de la diminution de la biodiversité. Si cet argument lève parfois des débats houleux, de plus en plus de Français y adhèrent et refusent de donner naissance à un enfant dans un monde frappé de plein fouet par l’effondrement écologique et de contribuer à l’accélération du phénomène.

 

Je n’en ai pas envie

Et si pour se sentir accompli certains n’avaient tout bonnement pas besoin de fonder une famille ? Le désir de parentalité, contrairement aux idées reçues, n’est pas inné chez tout le monde ! La plupart des personnes qui font le choix de ne pas avoir d’enfant concèdent volontiers que ce désir ne les a jamais effleurés depuis leur plus tendre enfance. Pourtant, de trop nombreux concernés préfèrent taire cette non-envie de peur d’essuyer les critiques les plus vives. D’autres le clament haut et fort à l’instar de Bettina Zourli qui a créé un compte Instagram @jeneveuxpasdenfants qui rassemble une communauté de followers fidèles prêts à en découdre avec les stéréotypes du genre.

 

Dans une société encore marquée par les traditions et la représentation de la petite famille parfaite, assumer son non-désir d’enfants relève parfois du parcours du combattant. Et si finalement tous les points de vue se défendaient et que chaque personne était libre de mener sa vie comme elle l’entend ?