Votre enfant fait toujours la tête, s’isole et semble refuser votre autorité ? Bienvenue dans l’adolescence ! Rassurez-vous, il est possible de survivre à cette période de « crise ». Gérer les conflits avec son ado tout en l’aidant à devenir adulte : voici comment faire.
Pourquoi votre ado change-t-il ?
La crise d’adolescence, tout le monde la connaît. Mais ce que l’on ignore souvent, c’est pourquoi un enfant change de comportement à l’adolescence. Que se passe-t-il dans sa tête ? Françoise Dolto, célèbre pédiatre et psychanalyste française, parle de « complexe du homard ». En clair, la transformation physique et psychique que vit un ado le perturbe et lui donne l’impression d’être étranger à lui-même. Il n’est plus l’enfant qu’il a été, il ne sait pas non plus quel genre d’adulte il sera. Comme le homard, l’ado se défait de sa carapace pour en acquérir une autre. Entre ces deux périodes, il se sent mal à l’aise, vulnérable et souvent incompris des autres, même de ses propres parents. C’est là que les conflits apparaissent.
9 adolescents sur 10 s’estiment bien dans leurs corps, 1 adolescent sur 3 (37 %) s’estime même très bien dans son corps. De quoi balayer le vieux mythe de l’ado complexé ![1]
Comment gérer les conflits avec son ado ?
Comment faire pour accompagner votre adolescent pendant cette période tumultueuse et ne pas briser le lien ?
Ne surprotégez pas votre enfant
Même si vous voyez toujours votre ado comme votre bébé, laissez-le faire ses propres expériences. En le surprotégeant, vous rendez plus difficile son autonomie et le faites douter de sa confiance en lui. Autorisez-le par exemple à se rendre à une soirée avec ses amis, et précisez que vous êtes inquiet, certes, mais que vous avez confiance.
Ne soyez pas trop autoritaire
L’autoritarisme est générateur de rébellion et de mensonges. Plus vous ferez preuve d’autorité, plus votre ado fera ce qu’il a envie de faire… en cachette. Le risque, c’est la perte totale des liens qui vous unissent avec votre enfant, avec parfois des fugues, des addictions (drogue, alcool…), de l’automutilation. Relâchez un peu la pression et laissez votre ado outrepasser vos règles. C’est la meilleure façon de lui donner la possibilité de se rendre compte des dangers, et de discuter s’il se retrouve dans une situation difficile.
Laissez-le se construire par lui-même
Vous n’aimez pas ses amis, son nouveau jean ou sa coiffure ? Il n’aime plus la façon que vous avez de lui donner des conseils sur sa vie ? L’adolescence est une période de construction. Laissez donc votre ado faire ses propres expériences et trouver ses propres solutions. Vous ferez de lui un adulte confiant.
Aidez-le à trouver sa voie
Pas facile d’être un ado ! On leur demande déjà de savoir ce qu’ils souhaitent faire de leur vie à 14 ans alors que bon nombre d’adultes n’ont toujours pas trouvé leur voie. Si votre enfant semble perdu quant à son orientation, ne le forcez pas à choisir des études qui vous plaisent à vous. Votre obstination serait source de conflits. Mettez-vous plus dans la peau d’un coach de vie. Posez-lui des questions sur ce qu’il aime, et pourquoi.
Si votre ado aime dessiner, par exemple, que recherche-t-il ? Le calme ? La construction d’un monde meilleur ? Le désir d’être reconnu comme artiste ? Ou un sentiment de liberté ? Aidez-le à trouver son chemin, sans pour autant l’influencer.
Se faire accompagner pour retrouver votre complicité
Les conflits avec votre ado sont à un point tel que le dialogue est rompu ? Votre enfant s’isole de plus en plus ? Vous le sentez déprimé ? Vous craignez des comportements néfastes pour sa santé ? C’est peut-être le moment de vous faire accompagner pour avancer. Ne percevez pas cela comme un échec. Bien au contraire, le recours à un professionnel est un moyen de mettre des mots sur vos difficultés, et de pouvoir vivre une adolescence épanouie. En jouant le rôle de médiateur dans une relation parent-adolescent compliquée, le psychologue vous aidera à redéfinir une nouvelle relation établie sur le respect.
Des conflits avec votre ado ? Et si c’était le signe que vous en faites un peu trop ? Laissez votre enfant prendre son envol tout en l’accompagnant avec bienveillance vers sa vie d’adulte. Rien de tel pour des relations parent-enfant au beau fixe.
[1] Fondation Pfizer/Ipsos Santé