Les aliments ultra-transformés constituent plus d’un tiers de nos apports énergétiques. Or, ils sont nocifs pour notre santé lorsqu’ils sont consommés en trop grande quantité ou trop régulièrement. Quels sont les risques et comment les éviter ? Votre blog Mieux-Etre fait le point.
« Ce concept, qui date de 2009, vient de la classification brésilienne NOVA qui sépare les aliments en quatre groupes selon leur degré de transformation », explique le Dr Anthony Fardet, docteur et chercheur en alimentation préventive et durable à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Clermont-Ferrand/Theix.
Le quatrième groupe regroupe les aliments ultra-transformés. « Ce sont des faux aliments (fake food) : ils contiennent au moins un marqueur d’ultra-transformation (MUT) d’origine strictement industrielle », informe le Dr Fardet. « Ces MUTs, non présents dans nos cuisines, sont des additifs cosmétiques, des arômes, des sucres, des protéines, des lipides et des fibres ultra-transformés (par exemple sirop de glucose-fructose, graisses hydrogénées, protéines de lait/soja, isolats de fibres de pois…) ou des traitements technologiques très drastiques qui déstructurent l’aliment (cuisson-extrusion, soufflage…).
Ils ont notamment la fonction de modifier le goût, l’arôme, la texture ou la couleur », détaille notre spécialiste. Il précise que 70 % des aliments industriels en France sont des aliments ultra-transformés. Les industriels les privilégient car ce sont des aliments attrayants et très rentables avec des ingrédients à faible coût. « Ils sont conçus pour que les consommateurs aient envie d’y revenir ou en consomment plus que de raison », explique le chercheur.
Exemples d’aliments ultra-transformés :
- les pains et brioches industriels,
- les barres chocolatées,
- les nuggets de volaille et de poisson,
- les soupes instantanées,
- de nombreux plats cuisinés prêts à consommer
… « 34 % des calories journalières des adultes et 46 % de celles des enfants sont apportées par ces aliments ».
Un risque de maladies chroniques augmenté
En France, ces aliments peuvent être environ 16 % moins chers que les autres en hypermarché mais « si l’on a une approche globale et holistique ils sont très chers », décrypte le Dr Fardet. Ils ont en effet un coût santé et environnemental très importants. « Les données de plus de 110 études épidémiologiques convergent vers un même effet délétère des aliments ultra-transformés consommés en grande quantité », alerte-t-il.
Comment reconnaître les aliments ultra-transformés ?
« Au-delà de cinq ingrédients sur l’étiquette, il y a plus de trois chances sur quatre qu’un aliment soit ultra-transformé », informe le chercheur. Méfiez-vous également si vous lisez des noms d’ingrédients que vous n’utilisez pas en cuisine, comme monoglycérides d’acides gras, xylitol, extrait de malt d’orge, etc. Ce qui doit aussi vous alerter ? « Ces produits ont aussi en général des emballages très colorés, un marketing élaboré et un suremballage avec beaucoup de portions individuelles », conclut le Dr Anthony Fardet.
L’application gratuite Siga vous aide à détecter les aliments ultra-transformés. La note Siga indique à quel point un aliment est transformé. Cette note va de 1 pour les produits bruts, à 7 pour les aliments les plus transformés. Vous pouvez aussi consulter une analyse détaillée de la composition du produit : nombre d’ingrédients ultra-transformés, additifs à risque, seuils nutritionnels.
Vous en savez maintenant plus sur les aliments transformés, leurs risques et comment les éviter : il est préférable de passer du temps en cuisine , plutôt que d’ouvrir une boîte de conserves. Pour plus de conseils, vous pouvez aussi bénéficier de notre service Mieux-Etre “Nutrition Prévention Santé”.
Source :
(1) Fiolet T, Srour B, Sellem L, Kesse-Guyot E, Allès B, Méjean C, Deschasaux M, Fassier P, Latino-Martel P, Beslay M, Hercberg S, Lavalette C, Monteiro CA, Julia C, Touvier M. Consumption of ultra-processed foods and cancer risk : results from NutriNet-Santé prospective cohort. BMJ. 2 018 Feb 14 ; 360 : k322. doi : 10.1 136/bmj. k322. PMID : 29444771 ; PMCID : PMC5811844